Le Conte de la princesse Kaguya
7.9
Le Conte de la princesse Kaguya

Long-métrage d'animation de Isao Takahata (2013)

Déjà 2 jours ? Seulement 2 jours ?
2 jours depuis ma première rencontre (il y en aura d'autres, immanquablement) avec la belle Kaguya - Pousse de Bambou et 2 jours qu'elle me hante.


Le réalisateur, Isao Takahata, trouve à raison que le titre français peut prêter à confusion. Ce n'est pas un conte, c'est un récit ancré dans le réel, sous des aspects féeriques et surnaturels.


C'est un concentré de toutes les émotions ressenties dans une vie : joie et innocence enfantines, amitié, amour familial et amour tout court, regret, remords, espoir, déception, mélancolie, peur, bonheur, colère, détresse, dépression, résignation.


Il dépeint les différentes étapes d'une vie : la naissance, l'enfance, donc (que ça donne envie de remonter les années et de revivre ces instants d'insouciance, ou alors d'avoir un enfant et de le voir grandir ! C'est dingue de constater à quel point les maîtres des studios Ghibli, mais Takahata en particulier - revoir Le Tombeau des Lucioles pour s'en convaincre - arrivent à dépeindre tout en subtilité, avec quelques expressions, attitudes et gestes, les caractéristiques les plus craquantes d'un enfant), l'adolescence et le passage à l'âge adulte avec son inévitable obligation de se conformer aux normes et d'accepter son destin, même s'il est déchirant.


Visuellement, le film est une splendeur. J'avais envie de presser le bouton "pause" toutes les 10 secondes afin de prendre le temps de me délecter de cette beauté. Pour moi, jamais la nature n'a été aussi bien représentée.


Mais 3 scènes ressortent :



  • celle de la fuite nocturne, aux traits et au rythme fous et rageurs, à l'image de l'héroïne à ce moment précis de l'histoire ;

  • la toute fin, bien sûr


    une allégorie de la mort, voire du suicide, puis de la renaissance. Ce n'est que mon interprétation, hein.


  • et la scène des retrouvailles aériennes, la fusion, la séparation. La prise de conscience de ce que le bonheur aurait pu et/ou dû être. Ne pas être une princesse emprisonnée et convoitée par des princes possessifs, mais seulement être une pousse de bambou libre et aimée dans la simplicité et l'authenticité.



Alors, oui, l'incroyable se produisit : Le Conte de la princesse Kaguya est sur le point de dépasser la petite Chihiro et Mononoké la pugnace, reines de mon palmarès Ghibli. Et pour moi et les personnes qui me connaissent bien, croyez-moi, ce n'est pas anodin.


L'Histoire de Pousse de Bambou (je préfère ce titre) bouleverse mon top Ghibli que je pensais intouchable, et de manière plus générale, bouleverse tout sur son passage. A commencer par moi.

LeslieLou

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