Nicolas Boukhrief tente un exercice périlleux : le polar à la française, genre marginal et rarement très réussi. Il nous plonge dans le milieu des convoyeurs de fonds, dépeints comme une galerie de personnages au bout du rouleau, effectuant leur routine dans une ambiance glauque et déprimante. C'est alors qu'arrive un curieux individu parmi eux, aux motivations réelles mystérieuses.
"Le Convoyeur" dispose d'une intrigue somme toute assez légère, presque dépourvue de suspens, où les deux tiers du film misent tout sur l'ambiance. Cependant, la photographie bleutée, la mise en scène soignée, et les personnages barrés (Dupontel en névrosé, Dujardin en employé relax, Berléand en fou de la gachette...) parviennent à nous faire adhérer à l'ensemble. Sans compter un dernier acte brutal assez efficace. Une bonne surprise.