Guillermin a eu des moyens confortables pour filmer cette histoire de jeune pilote, d'extraction populaire, qui va se bruler les ailes en voulant devenir un héros de guerre, au milieu de l'aristocratie qui compose les pilotes de la Luftwaffe. Les scènes aériennes sont donc nombreuses, filmées avec du vrai avion dans du vrai ciel, la figuration est très importante, offrant des scènes de tranchée d'une réelle ampleur et, plus largement, la reconstitution a de l'envergure (les rues de Berlin, par exemple). Et dès que Guillermin monte dans l'avion, filme la guerre, il est dans son élément, celui qui lui avait permis de filmer convenablement La Tour Infernale ou King-Kong. Le scènes de combats aériens, même bien filmées, deviennent néanmoins un peu répétitives, et alourdissent un film de toute façon bien trop long.

Mais le vrai problème du film apparait quand Guillermin revient sur le plancher des vaches. Qu'il filme l'histoire d'amour de Peppard et Andress ou le duel entre pilote aristo et pilote populo, il se montre très peu inspiré dans ses choix de mise en scène, de cadrage (quelques gros plans bien balourds par exemple, pour souligner les sentiment des personnages). Il n'est pas aidé par le scénario qui enchaine des scènes sans saveur et des dialogue passe-partout, se montrant dans l'incapacité de générer la moindre tension dramatique ou d'élaborer une psychologie des personnages. Le casting n'est pas non plus vraiment à la hauteur : Peppard n'a pas vraiment les épaules pour endosser le rôle principal et surtout Ursula Andress démontre qu'elle n'est pas une grand actrice.

Le film se clôt sur un final assez raté : il devrait être le point d'orgue du film, mais brille, là aussi, par son absence de tension et d'ampleur.

PierreDenis2
5
Écrit par

Créée

le 10 mai 2022

Modifiée

le 10 mai 2022

Critique lue 13 fois

Pierre Denis

Écrit par

Critique lue 13 fois

D'autres avis sur Le Crépuscule des aigles

Le Crépuscule des aigles
Aqualudo
9

« Il n y’a rien que je veuille plus en ce monde, même pas moi »

Ma première rencontre avec cette œuvre, je devais avoir 12/13 ans. J’en avais gardé un souvenir singulier ; non en fait trois. Des batailles aériennes dantesques avec de vieux coucous, un sein...

le 24 févr. 2013

15 j'aime

12

Le Crépuscule des aigles
Ugly
9

Les Ailes de l'ambition

Cette épopée aérienne a été traitée en superproduction par John Guillermin (habitué du genre, il signera ensuite la Tour infernale et King Kong) grâce au solide budget alloué par la 20th Century Fox,...

Par

le 19 nov. 2017

12 j'aime

9

Le Crépuscule des aigles
AMCHI
10

Une merveille méconnue

John Guillermin réalise là sans conteste son meilleur film, Le Crépuscules des aigles est un film remarquable à plusieurs points de vue ; tout d'abord pour ces magnifiques combats aériens ainsi que...

le 30 sept. 2015

7 j'aime

2

Du même critique

Magic Baskets
PierreDenis2
3

Critique de Magic Baskets par Pierre Denis

Magic basket se pose en comédie familiale, ce qui, en soi n'a rien de déshonorant. Le souci, c'est qu'une famille, ça comprend des adultes qui, pour le coup, ont été totalement oubliés. Seuls les...

le 18 août 2021

1 j'aime

L'Homme au fusil
PierreDenis2
5

Critique de L'Homme au fusil par Pierre Denis

L'étranger qui débarque pour le grand nettoyage de printemps dans un patelin où un riche propriétaire a trop pris ses aises, autant dire que niveau scénario on est sur du classique. Ce ne sont pas...

le 22 déc. 2020

1 j'aime

Indochine
PierreDenis2
5

Le souffle court

Sur le papier, Indochine porte beau. Beaucoup de moyens ont été déployés pour reconstituer cette Indochine coloniale, le casting a de l'allure et on nous promet une grande fresque historique et...

le 5 août 2022