I always sample a bottle of wine before I buy it.

La mort de Maureen O'Hara est l'occasion de se replonger dans sa filmographie pour lui rendre hommage. J'ai choisi Le Cygne noir, réputé pour être un grand film de pirate, qui s'avère bien plus convaincant que La Taverne de la Jamaïque, autre film d'aventure où l'irlandaise tenait le rôle principal.

Les couleurs vives du Technicolor ont ici parfaitement leur place. Elles mettent en valeur les costumes exubérants des gouverneurs ainsi que les fripes des pirates. Elles participent également à l'ambiance ensoleillée et exotique du lieu de l'action, la Jamaïque. L'ensemble bénéficie d'une jolie photographie, surtout lors des scènes en extérieur.

Le personnage principal, bien qu'étant l'archétype du pirate au grand cœur, est très attachant. Son sourire de voyou et son attitude décontractée fait mouche, tout comme sa misogynie. Cette dernière est tellement présente qu'elle vire (volontairement, j'en suis sûr) dans le comique. En même temps, il faut le voir pour le croire ! Je pense au moment où il jette la femme qu'il transportait comme un vulgaire sac de farine, c'est surprenant mais fait avec naturel.

Le Cygne noir ne fait pas rêver le spectateur avec une histoire de trésor, il s'intéresse à la naissance d'une rivalité entre pirates et corsaires. Malgré cela, il arrive à insuffler une dimension épique aux péripéties. C'est surtout visible dans la dernière partie du film, là où les scènes maritimes sont les plus longues. Rien que de voir les bateaux évoluer sur la mer avec le son des trompettes en fond c'est super, mais quand ils rentrent en conflit on se dit que l'attente valait le coup ! On retiendra le duel au sabre qui a vraiment de la gueule. Il est très rythmé, les coups sont vifs et la tension à fleur de peau.

Les aventures de Jamie-Boy sont donc captivantes, mais finalement un peu avares : on en veut encore plus !