Avec Le Dernier des Mohicans, Michael Mann signe un film historique ambitieux, mais qui ne m’a jamais happé.
Dès les premières scènes, j’ai eu l’impression de regarder une fresque figée. L’esthétique est tellement neutre que même les paysages perdent leur force, et le découpage étiré rend chaque bataille assommante. Là où d’autres réalisateurs insufflent de la tension – je pense par exemple à ce que Michael Mann réussira plus tard dans Heat – ici, tout semble mou, sans intensité, sans souffle.
La narration, elle, frôle le chaos. Les personnages entrent et sortent sans qu’on comprenne qui est qui, ni pourquoi un homme blanc vit parmi les Amérindiens. Hawkeye, Cora et les autres existent sans trajectoire claire, sans convictions identifiables. Je ne savais jamais vraiment ce que chacun défendait, et j’avais constamment l’impression que le scénario se contentait d’avancer par automatismes.
Mais le pire reste le rythme. J’ai eu l’impression qu’avec deux rebondissements mineurs, le film étirait tout sur près de trois heures. Les dialogues sont sur-explicatifs, puis soudain remplacés par des silences se voulant héroïques, avec des regards insistants qui tuent toute spontanéité. C’est “épique” dans la pose, jamais dans l’élan.
Pour être honnête, je n’ai pas eu le courage d’aller jusqu’au bout. C’est trop long, trop bavard, et il se passe bien trop peu de choses pour maintenir l’attention.