Le Dernier Gang par Brice B
Après avoir produit Bandidas et réalisé Yamakasi, deux films adrénalinés produits par Luc Besson, Ariel Zeïtoun revient aujourd'hui derrière la caméra pour Le dernier gang, film au rythme haletant et casting chargé.
Le film est librement inspiré du "Gang des postiches", également appelé "Gang de Belleville" (le film a d'ailleurs failli porter ces deux titres successivement), et des récits d'André Bellaïche, cerveau présumé mais jamais condamné de ce gang de malfrats du Paris-pauvre qui enchainèrent les braquages dans des banques parisiennes au début des années 80.
L'histoire, entourée de mystères et de zones d'ombre, laisse tout loisir au scénario en terme d'imagination et d'adaptation.
On n'a par exemple jamais trop su pourquoi ce gang avait réussi à échapper à la police pendant ces six années de braquage, ni quelle était l'implication des Renseignements Généraux dans cette histoire. Ariel Zeïtoun explique d'ailleurs que "le but n'était pas d'explorer ces zones d'ombre, mais de les exploiter, de délirer dessus". On est donc volontairement très loin du film documentaire historique.
Le dernier gang est-il pour autant une bonne fiction ? Difficile à dire. On suit la création d'une amitié puis la naissance de la bande, leurs premiers braquages, leur exil en banque, leurs histoires d'amour, leur traque et finalement, leur chute, jamais bien loin de la gloire éphémère de l'actualité.
On trouvera bien des reproches à faire au film, des flous ou des choix de casting douteux. Pour ne citer que lui, Michel Boujenah dans le rôle du père de Clémence Poesy, c'était une évidence qui ne nous avait franchement pas sautée aux yeux... Défaut probable d'une imagination débordante, et d'impératifs cinématographiques, Milan, ce flic un peu mono-maniaque qui mène une véritable vendetta contre le gang, qui ne plus que pour ça et qui serait, selon le réalisateur, le condensé de plusieurs flics ayant réellement travaillés sur cette affaire. Mais on aurait très bien pu parler de la fin du film...
Je n'aurai finalement pas été plus conquis que ça par Le dernier gang, film pourtant prometteur dans les apparences. Tant pis !