C'est l'histoire de mauvais choix...

Shyamalan est un type naïf en fait, c'est un peu le "Guillaume Le Gentil" des réalisateurs.
On voit qu'il veut vraiment bien faire son travail, même quand les projets sont des commandes (c'est le cas d'Avatar), mais que ce type, fait de très mauvais choix.
Après c'est peut-être parce qu'il est imbu de lui-même, mais il ne remet jamais en question ses choix personnels et va jusqu'au bout de ses idées, aussi mauvaises soit-elles.
Bien évidemment, c'est dans un sens respectable d’être aussi absolu, mais dans un sens c'est aussi assez pitoyable, mais malheureusement pour lui, c'est dans ces moment qu'on distingue les gens talentueux et ceux qui ne le sont pas : les gens talentueux et absolus, sont ceux qui prennent des risques, vont au bout de leurs idées malgré les risques...et ça putain de marche. Cela rabat le caquet à tout le monde devant un résultat inattendu et excellent.
Les autres, bah ils se plantent, et confirment que c’était de mauvaises idées.
Avec Le Dernier Maitre de l'Air, Shyamalan montre que malgré un excellent Sixième Sens, un Signes sympathique et un Incassable maitrisé, il fait peut être partie de la seconde catégorie.

Les points positifs (oui, il y en a !) :

Comprenons donc bien : le film n'est pas dénué de qualités et c'est ces qualités qu'on s'aperçoit à quel point le réalisateur est un "gentil" :

Une direction artistique extrêmement fidèle à l’œuvre originale et surtout très réussie, la transposition dans un contexte Live fonctionne parfaitement, bien qu'il reste à déterminer si la raison provient du talent des artistes du film, ou bien du talent des créateurs du dessin animé pour avoir crée un univers tellement cohérent et bien foutu que n'importe quel réalisateur, aussi mauvais soit-il aurait pu réussir à le mettre en film. Question encore en suspend mais toujours est-il que le plaisir est bien présent.

La bande originale est également vraiment sympathique, en accord avec celle du dessin animé bien que différente, elle correspond vraiment a l'univers et se permet d’être plus ou moins a la hauteur de son modèle qui mettait la barre assez haute. Chapeau.

Enfin, les effets spéciaux sont vraiment bien foutus, car malgré les images en CGI de partout, la maitrise des éléments se pare d'un voile réaliste bien voulu : Le feu et l'eau par exemple, ressemblent vraiment à du feu et de l'eau, pas comme dans certains films ou les effets de ce style sont de la CGI vus a 10km (coucou Harry Potter et l'ordre du phénix).

Et sinon... bah c'est tout. Tout le reste vas de travers.

Les points négatifs **(et là y en a un paquet...)**

On va attaquer la liste par le plus GROS point noir du film : son casting. Jesus Marie Joseph et perles de perlinpinpin.... que ça joue mal.... J'avais rarement vu ça. j'ai eu peine à reconnaitre l'acteur jouant Zuko (déjà aperçu dans Chappie de Neil Blomkamp, jouant le role de Deon, le créateur du robot), tellement son jeu fut risible. Ne parlons pas des acteurs de Katara, Aang et Sokka, qui frisent le ridicule et dernière mention spéciale à l'actrice n'ayant qu'une seule réplique dans tout le film (la dernière) et qui se vautre complétement. J'en ai rigolé à ce stade.

Plus haut, je disais que le réalisateur avait essayé d’être très fidèle à l’œuvre. Je précise : uniquement sur la forme. Sur le fond, c'est la débandade : les personnages, de base profonds, sont extrêmement lisses. l'aspect humoristique est complétement gommé, les enjeux sont absents et le background est extrêmement survolé (mais bon, faire tenir un Background de 3 saisons en 1h45...). Dernier point sur les caractéristiques ethniques des nations : Pourquoi Shyamalan ? Pourquoi avoir pris une liberté sur un des rares points qu'il fallait respecter ? Pourquoi la nation du feu est à dominance ethnique Indienne, alors qu'ils devraient être composés de similis Chinois ? Surtout que le réalisateur fait ça mal en gardant l'architecture, la mode et la culture Chinoise. Ça ne colle pas, ça ne marche pas, c'est incohérent : c'est un MAUVAIS CHOIX.
Bref, un massacre alors que la grande force du dessin animé tenait par sa grande profondeur (autant de ses personnages que de ses thématiques) et son immense richesse.

On ne s’étendra pas sur le scénario qui est une bête adaptation de la première saison de la série animée, bien qu'il fait abstraction de l'épisode 3 à 17 (sur 20 épisodes) avec quelques détails repris ici et là... mais en 1h45, difficile d'obtenir mieux. Juste un point Spoiler :

Pour conclure, Le Dernier Maitre de l'Air est l'avatar même de la carrière et de la personnalité du réalisateur : emprunte de mauvais choix et d'un absolutisme handicapant. En espérant qu'il sache à l'avenir, écouter. T'as pondu une daube mon coco, mais il reste de l'espoir !