Que les choses soient claires : Je ne suis pas une fan absolue de toute l'effet de Japonisation actuel. Je ne me prétends donc pas me placer en référence en matière de culture Jap'. Cela étant, je vais tout de même me permettre de critiquer Le Dernier Samouraï. N'était ce pas Aristote qui allait et venait, posant des questions à tout à chacun, sans se soucier des connaissances que cette personne avait en la matière ? Alors pourquoi pas. Puis, c'est avant tout un film.

Et un film qui commence avec beaucoup de calme, une profonde solennité, un portrait succin du Japon, qui met en avant toute sa spiritualité.

C'est un film qui date un petit peu, force est de l'admettre, et Tom Cruise et Ken Watanabe formant un duo aussi original qu'exceptionnel. Je ne suis pas une fervente admiratrice de Tom Cruise, du genre Top Gun et autre Mission Impossible. Cela étant...Il est, comme dans d'autre film, un très bon acteur. Comment établir une critique de ce film qui me fait frissonner des que j'entends les premières notes de la bande son. Qu'est ce qu'il faut pour faire un bon film ? Je crois que c'est une question à la quelle on ne pourra jamais répondre, tant les avis peuvent être divergents. Mais pour moi en tout cas, c'est avant tout quelque chose d'artistique, de touchant et d'émouvant. Et ce film, l'est en tout point.

On a un héros déchu, dévasté par la bataille de Little Big Horn et le whisky, embauché par le premier ministre Japonais pour entrainer une armée de conscrit de façon à venir à bout des Samouraï. Lui, dont l'étude des amérindiens avait permit la réussite de leur mission. On constate tout de suite que seul l'appât du gain intéresse notre héros, qui ne s'entend guère avec son supérieur dont il souhaite bien volontiers la mort, on le comprend assez rapidement. Et c'est ainsi qu'en temps que capitaine Americain, il se retrouve au Japon. C'est un premier choc culturel, assez vague, mais tout de même. On passe d'une république à un empire, extrêmement traditionaliste, emplit de rituel et de coutume.

Mais le véritable choc culturel commence durant la première bataille, à la quelle le Capitaine Algren ne souhaitait envoyer ses hommes car ils n'étaient pas prêt. On comprend que les ordres de son officier supérieur on souvent été des choix stupides avec les quels il n'était pas d'accord. Mais c'est ainsi que se retrouve une armée, plus forte en armement et en poids, face à une poignée de Samouraï, sur leur terres. La peur, la panique, le manque d'entrainement font que ce qui aurait du être une bataille est tout simplement, un massacre sans nom. Et Algren, en combattant qu'il est, reste sur le front avec son ami, refusant de rester en arrière avec son supérieur, voyant par la même, son ami se faire tuer. Et en véritable ami, autant que combattant, il ne se refusera jamais à abandonner et se battra. Au point même de faire échos à la vision du Chef des Samouraï, qui lui sauvera la vie après qu'il ai tué celui qui, précédemment avait ôté la vie de son ami.

Et c'est durant toute sa captivité qu'il apprend. On sent cet homme aigri par son propre peuple, mais aussi désorienté par celui qu'il était venu combattre. Aucun mal ne lui ai fait, ses plaies sont pansées et on lui accord un respect certains. Et ce, par la femme de celui qu'il a tué. Il entrevoit alors, un monde différent, une culture différente. Il y apprend l'apaisement. Il n'est reclus non pas de force, mais parce que les cols ne sont pas praticable. Il lui est possible d'aller et venir, d'ouvrir les yeux. On lui offre plus l'hospitalité que la prison. Et rapidement, ce qu'il a prit pour des barreaux, lui apparait comme une révélation. Ce film est une histoire d'amour. Celle d'un homme pour qui la vie n'a plus grand intérêt que celui de souler, pour une façon de vivre plus saine, plus sereine, plus...spirituel. Il y a apprend leur vision de l'honneur, leur incroyable discipline. Ce film est d'une grande beauté car il met en avant un village plus que simple, avec des prétentions toute aussi humble, conservant des coutumes ancestrales, mais dont la gestuelle est toujours impeccable, toujours extrêmement respectueuse. Finalement, on assiste à deux combat et ce ne sont pas là les moments les plus intéressant du film.

Ce qui importe c'est l'évolution du personnage, qui est séduit par une vision, qu'au fond de lui, il a toujours partagé. Hanté par des actions qu'il ne souhaitait faire, hanté par des choix horribles, on lui offre une forme de rédemption. De paix. On lui offre la possibilité d'appartenir à ce qu'il aime sincèrement. Sans force et sans brutalité, avec la simplicité et la sagesse des mots, avec l'honnêteté et la franchise. Et d'homme désabusé, il devient un homme honorable et admirable, courageux et humble. Qui a su faire de sa propre nation, de sa propre culture, non pas un mur à l'apprentissage, mais une porte pour mieux comprendre ce qui l'entour. Ce qui je crois, défini le mieux ce film, est ce qu'il lui ai gravé sur son sabre : " J'appartiens au guerrier qui aura su allié les anciennes et les nouvelles voies ". Et dans tous les aspects de ce film, on retrouve ce respect, cet honneur, cette compréhension et cette compassion. Cette force déroutante. Simple citoyens américains, il devient par amour, Samouraï, il devient un membre à part de ce pays qu'il ne connaissait pas. Pour tout ce qu'il représente. Car si histoire d'amour il y a entre lui et celle qui s'occupe de lui, elle n'est pas omniprésente, et est d'abord plus composé de respect et de compassion. Ce n'est pas pour une femme qu'il risque sa vie. C'est pour tout un art, tout une conception de la vie, qu'il décide de se battre.

Et jusqu'au bout de film, même si la fin des Samouraï est signé, il est écouté par l'empereur lui même, avec le respect qu'ils accordent à leur adversaire. Car ce n'était pas tant un adversaire qu'un ami. C'était...au delà de toute compréhension et perception du monde. Concevoir et nourrir une idée sans pour autant le consentir. C'était cela. Et la fin, rappelle à quel point, détruire une culture, c'est détruire un peuple à lui tout seul. Et jusqu'au bout, demeure la tradition et l'honneur. Omniprésent.

Une bande son magnifique, poignante, qui rajoute à ces images déjà si parlante, autant d'émotion...C'est un juste équilibre. On ne tombe pas dans le mélodrame, car même si la mort de Katsumoto est triste, elle était courue d'avance. Comme une tragédie grecque, dont on sait quels personnages vont mourir, mais dont on ignore les conséquences de leur geste. Ce film est serein, apaisant, et même s'il pousse dans une voie de perfectionnisme à outrance, je ne souhaite pas rentrer dans ce débat. Cette perfection, cette simplicité, cette volonté m'ont comblé et m'on convaincue. C'est, un très grand moment de cinéma.
Nelenia
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le 10 déc. 2013

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