L'arnaqueur arnaqué.

Le dernier sou vaut sans doute mieux pour ses coulisses que pour le film lui-même, qui est en gros résumé à mon titre. Ce fut le dernier film produit par la Continental, sulfureuse société de production affiliée au régime nazi, et dont sont issus de grandes œuvres comme Le corbeau ou La main du diable. Cependant, cette firme disparaitra à la Libération, et il faudra attendre encore deux ans, en 1946, pour que le film sorte, sous un autre nom d'ailleurs, et les auteurs ainsi que l'actrice principale accusés d'avoir collaborés entre guillemets avec l'ennemi.

Gilbert Gil joue un jeune homme qui veut travailler dans une société pratiquant des arnaques ; en cette période de guerre, vaut mieux ça que le travail forcé destiné aux personnes sans emplois, pense-t-il. Il rencontre le patron de cette boite, joué par Charpin, un personnage ô combien cynique, qui lui propose une arnaque à base de postes radios, mais la surprise est surtout de rencontrer sa secrétaire, qui est une amie d'enfance.

Malgré le talent des acteurs, et une scène saisissante où on assiste à une compétition cycliste au Vel d'Hiv, je n'ai pas vraiment accroché à cette histoire, plus noire qu'on pourrait le penser, mais où le sens de la justice d'André Cayatte est déjà là, notamment du côté de l'opprimé Gilbert Gil.
Il fera bien mieux par la suite.