Je viens de revoir "Le diable par la queue". Voilà ce qui s'appelle bien vieillir (je parle du film).
C'est léger, précis, rythmé, farfelu, finement écrit. Une situation, une écriture, une absence reposante de prétention sinon celle de divertir. Les acteurs cabotinent ? Oui, si on veut, mais un cabotinage savant qui nous entraîne vers le second degré.. et comme disait je ne sais plus qui à propos de Raimu: "il surjoue mais il surjoue juste".
Il y a donc grand plaisir à voir s'agiter, virevolter, tourbillonner les Montand, Rochefort, Marielle, avec Pieplu en savoureux contrepoint, et en face d'eux les anges Marthe Keller, Maria Shell, Clotilde Joano, et surtout sans doute, magnifique de justesse et de drôlerie, Madeleine Renaud.
Toutes et tous complices dans l'élaboration d'un film par ailleurs joliment dialogué, qui tient à la fois de la parodie de polar et du marivaudage à l'ancienne, et qui peut-être est le film le plus séduisant du talentueux mais inégal Philippe de Broca.
C'est pourquoi faire la fine bouche devant ce Diable-là me semble être une faute contre l'esprit de gaieté, et contre le charmant souvenir des minijupes et des lendemains prometteurs !
Créée
le 22 janv. 2017
Critique lue 709 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Le Diable par la queue
Un château en mal de rénovation perdu au milieu de L'Ain, les habitants essaient péniblement de s'en sortir en ouvrant leurs chambres à des clients hypothétiques, mais on dirait que c'est pas encore...
Par
le 27 mai 2012
25 j'aime
5
Comédie de haute volée pour Philippe de Broca, qui a en commun avec Jean-Paul Rappeneau, un style d'écriture à l'américaine rythmé et enlevé. "Le Diable par la queue" reste pour moi sa meilleure...
le 17 févr. 2014
19 j'aime
2
Grosse déception face à cette comédie pourtant réputée, réalisée par Philippe de Broca dans sa meilleure période, et bénéficiant d'une distribution impressionnante. On sait que les codes de l'humour...
Par
le 31 mai 2021
13 j'aime
16
Du même critique
Ah, Natascha ! A 88 ans, elle est devenue folâtre. Un tel tournant, à cet âge de la vie, ce n'est pas très raisonnable. Et pourtant possiblement bien sympathique si Natascha n'était pas atteinte...
Par
le 14 déc. 2014
15 j'aime
3
Aux écrivains qui n'ont pas toute liberté d'écrire, il reste la parabole. Les dictatures obligent le créateur à ruser et sans doute à se surpasser, et provoquent la naissance d'oeuvres par là-même...
Par
le 11 déc. 2014
13 j'aime
2
On sort d'un film d'Hitchcock comme on sort d'un rêve. Son cinéma est onirique. Je ne parle pas des rêves proprement dit qu'il a intégrés à ses histoires ("La Maison du Dr Edwards", "Pas de printemps...
Par
le 11 déc. 2014
11 j'aime
