Vouloir faire le portrait d'un personnage historique en racontant trois jours de sa vie, un défi digne de Sokourov auquel s'attaque Fanny Ardant, en adaptant un roman de Jean-Daniel Baltassat. Le film laisse planer l'illusion d'entrer dans la psyché d'un dictateur - ce qui, à la vision du film, est seulement en partie réussi. Staline reste un mystère et l'idée d'entamer une auto-psychanalyse freudienne est aussi artificielle que limitée. Dans cette fin de règne où le dictateur vit déjà dans un mausolée, la peur paranoïaque de finir au goulag (pour avoir sur un détail déplu à Staline) est omniprésente et Fanny Ardant montre parfaitement l'étendue de cette folie généralisée - le point fort du film. Le divan de Staline a aussi les défauts de ses qualités : esthétique, maitrisée dans son hiératisme mais aussi profondément théâtral. Quant à Depardieu, on ne sait trop que penser : grande performance ou nouvel avatar d'un acteur se caricaturant lui-même.