Fiction ou réalité, c’est la question qui se pose tout au long du film.
Bien que les personnages n’ont jamais existé, nous reconnaissons le même modèle de conspiration, de despotisme, d’hégémonie des services secrets, partout, dans de nombreux états, peut être bien les notre aussi, qui sait ?!
Le film nous parle d’un passionné de théâtre, qui a combattu tout au long de sa vie pour l’art, et la liberté d’exercer son art, c’est le combat de Petrov contre les services secrets qui dictent la loi en Bulgarie depuis maintes années.
Petrov abandonnera sa carrière, de nombreux grands postes par méfiance, rancune, haine, méprise ; Même lorsqu’il avait une opportunité de gagner les élections, il a préféré se retirer, créant ainsi sa fin, et celle d’un mouvement qui croyait en lui, même si ce dernier a continué après sa mort, couvert de mensonges et de manipulation.
L’une des idées rapportées par le film est « La corruption totale des politiques » Je rapporterai cette anecdote de Winston Churchill que j’ai lu autrefois :
« Un jour, W. Churchill a visité avec un convoi une tombe d’un ancien politicien décédé, sur sa tombe était inscrit : « Ici dort le vertueux politicien » Churchill choqué, n’a pas tardé à s’exprimer en leur demandant : Comment se fait-il, de tout l’étendue du territoire de la Grande-Bretagne, que vous puissiez enterrer deux hommes dans une seule même tombe ? » Pour dire qu’il est impossible d’être politicien et « vertueux »
C’est pour cela que j’en veux énormément à Petrov, entre autre au réalisateur avec son pessimisme flagrant, d’avoir fait abandonner à Petrov sa compagne électorale, parce que c’était un type bien et que s’il avait accès au pouvoir, il aurait pu le faire tomber de l’intérieur, ce qui me semble être la seule solution, renverser et détruire le système de l’intérieur seulement.
Toujours dans le pessimisme, le réalisateur nous propose un modèle politique très « Hobbesien » avec un état sécuritaire, qui oppresse les libertés pour la seule raison de la « Sécurité » Ce qui est normale pour l’état, que de surveiller ces citoyens pour préserver sa sécurité, il s’agit là d’un modèle très répandu, mais qui n’est pas le seul pourtant, car l’autre défaut du film est qu’il se focalise que sur la sphère étatique, les détenteurs de pouvoir, la corruption de l’intérieur, alors qu’il y’a une autre variable et une autre fenêtre de perception : « Le peuple »
Le réalisateur a laissé de côté le peuple, son opinion, sa force, sa détresse, son enthousiasme ou sa rage, car là, on s’éloignerait du modèle hobbesien pour rentrer dans un modèle qui se rapproche beaucoup plus du Pacte de Rousseau.
Au final, je ne dirai pas avoir été déçu, au contraire, mais je ne pourrais pas m’empêcher de dire que c’est un film à moitié, je ne donnerai qu’un 6/10 !!!!

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le 17 déc. 2015

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Zakaria Brahami

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