"Le Fils à Jo" est un petit film sincère, sympathique et touchant, sans prétention. Évidemment, il ne s'agit pas d'un chef-d’œuvre qui nous laisserait pantois. Néanmoins, force est de constater que j'ai passé un très bon moment devant.

Pas exempt de défauts (me viennent à l'esprit surtout un scénario simple et prévisible, une musique omniprésente tendant à exacerber maladroitement le sentimentalisme, ainsi qu'une psychologie peut-être caricaturale des personnages principaux), le film de Philippe Guillard ne laisse de m'intéresser et de m'émouvoir avec une certaine justesse.

S'agissant du rugby, sport que j'adore, j'ai pris un certain plaisir à le voir mis en scène, visiblement par des personnes qui l'ont au cœur ; il n'est cependant pas "envahissant" au point de devoir dissuader d'aucuns que ce sport rebuterait. C'est le propos humain qui importe avant tout. Sans doute le film flirte-t-il parfois avec une moralisation un peu facile, mais j'ai trouvé cette tendance encore assez légère, en tout cas assez éloignée de la moraline tonitruante que peuvent nous servir quotidiennement d'autres films ou séries télé.

Les personnages sont attachants. Jo, le Chinois, Tom, Alice, Fanny, Jonah, Boulon... ils appellent à la sympathie, malgré leurs défauts. Le "méchant", Frontignan, est un peu trop caricatural ; on le regrettera. Mais, surtout, le personnage qui m'a le plus touché, et qui à mon sens est la véritable âme de ce film, c'est le brave benêt Pompon, incarné par le truculent Vincent Moscato (dont, par prévention, j'emmerde respectueusement les détracteurs, soit dit en passant :P). Evidemment, à m'en donné, il est dans son jus, l'homme de Gaillac avé l'accent, dans son Tarn natal avec son ruby et les valeurs saintes de l'Ovalie.

J'ai toujours aimé les "gentils idiots", ils ont systématiquement ma sympathie. Du Schpountz à Jacques Villeret, en passant par Bourvil et Pierre Richard, ils ont toujours apporté au cinéma français une touche d'humanité qui lui confère, parfois, sa saveur désuète. Je ne vais évidemment pas encore ranger Moscato parmi le panthéon des monstres sacrés de ce gentil cinéma comique français, ce serait parfaitement abusif ; néanmoins je trouve dans son jeu et dans sa sincérité quelque chose de rafraîchissant, dont la simplicité humaine n'a d'égale que sa rareté chez nos contemporains.

Malgré des maladresses et des imperfections, "Le Fils à Jo" sonne donc assez juste, en tout cas aux oreilles de ceux qui peuvent y être sensibles.
Volpardeo
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le 4 août 2014

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