le 31 janv. 2022
The Untold Story
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Lorsqu’on parle de cinéma coréen à un amateur de cinéma asiatique, il va sans doute évoquer une période s’étalant de fin des années 90 à nos jours, et c’est tout à fait normal. A la fin des 90’s, c’est le renouveau du cinéma coréen avec des films tels que The Quiet Family (1998), Tell Me Something (1999), Nowhere to Hide (1999), Whispering Corridors (1998) ou encore Shiri (1999) qui commencent à faire pas mal de bruits un peu partout dans le monde et qui vont relancer toute une industrie jusque-là un peu morne avec grand fracas. Pourtant, il existe des films antérieurs qui méritent qu’on s’y attarde, des films comme Run Away (1995) ou la trilogie des General’s Son (1990-1992). Et ça tombe bien, parce qu’on va s’intéresser aujourd’hui au premier volet de cette trilogie, General’s Son, qui, à sa sortie, a lui aussi fait son petit effet.
A en croire ce que j’ai plus glaner comme information sur la toile, le premier film de gangster coréen serait Gallant Man (1969). Ce dernier a lancé dans les années 70 la mode des films de gangsters et une multitude ont vu le jour, très influencés par les films japonais de la même époque mettant en scène des yakuzas. Parmi ceux-ci, on retrouve une série de films sur Kim Doo-han, un célèbre gangster coréen des années 30 devenu homme politique dans son pays dans les années 50. Avec la censure sévère du président/dictateur Chun Doo-Wan dans les années 80, les films de gangsters disparaissent du paysage cinématographique coréen et le milieu connait une grave crise d’autant plus que la libéralisation du marché à la fin de la décennie ouvre les portes de l’industrie aux sociétés cinématographiques hollywoodiennes qui ont rapidement mis en place un système de distribution concurrent. Les audiences des productions locales sont en bernes, étouffées d’un côté par le cinéma américain et de l’autre par les films d’action et d’arts martiaux de Hong Kong. Mais le réalisateur Im Kwon-Taek va venir relancer la machine, en produisant une série de films plongés dans l’histoire du XXème siècle de la Corée et dans les traditions culturelles, afin d’attiser ne nationalisme des spectateurs coréens et leur donner une raison de revenir voir les films du pays. Son film Seopyeonje (1993), considéré par certains comme le plus grand film coréen de tous les temps, est l’apogée de cette stratégie, mais elle avait commencé avec la trilogie General’s Son (1990-1992) racontant la vie du gangster Kim Doo-han, militant et combattant pour l’indépendance de la Corée, avec un premier opus qui est devenu le film le plus rentable de Corée du Sud, l’ancien record étant tenu par un film de 1976, Winter Woman. General’s Son, ainsi que ses deux suites directes, est un film important car c’est lui qui a donné naissance aux films de gangsters coréens modernes, qui en a posé et défini les codes, avec entre autres un très gros travail visuel, avec une réelle recherche esthétique des cadrages, avec des plans jouant énormément sur la profondeur de champ. Le réalisateur adore, alors que quelque chose se déroule en presque gros plan, révéler des choses au deuxième, voire au troisième plan, soit avec des personnages arrivant dans le cadre, soit avec une porte s’ouvra en arrière-plan.
Le scénario, basé sur la construction de la nation coréenne dans la première moitié des années 1900, en se centrant sur ce jeune sans abri coréen qui va avoir une ascension très rapide au sein d’un gang local, reste assez classique dans le genre, faisant la part belle aux personnages masculins souvent très machistes (alors que le réalisateur est connu pour sa représentation sensible des femmes dans son cinéma des années 80), qui picolent et se bagarrent, un peu comme si les films de gangsters de Hong Kong à la fin des années 80 avaient imposé de nouveaux standards. General’s Son emprunte clairement au cinéma de Hong Kong pour ses quelques scènes d’action, mais aussi beaucoup au cinéma japonais, pour la façon dont les gangsters sont représentés, même si le réalisateur leur donne un look différent, ici agrémentés d’un trilby et d’un costume ou d’une veste en cuir. Ces scènes d’action sont courtes et le réalisateur diversifie sans cesse les adversaires de notre héros, bien que nous soyons très loin de la complexité chorégraphique de ce qui se faisait à Hong Kong à la même époque. L’ensemble n’est pas très subtil dans le sens où le réalisateur explique constamment tout par des dialogues alors que, parfois un plan un peu réfléchi, ou quelque chose de suggéré, aurait allégé un récit clairement un peu trop bavard. A d’autres moments, ce sont les ellipses temporelles qui sont un peu trop fréquentes et nous perdent un peu dans la temporalité du récit. Néanmoins, certaines idées sont très intéressantes, comme centrer son film autour de ce cinéma muet des années 20/30 diffusant des films pro-coréens, avec ce « conteur » dans la salle, pendant l’occupation japonaise du quartier Mapo-Gul de Seoul, cinéma qu’on retrouvera dans les trois films. On sent que le réalisateur questionne sur l’identité et la culture coréenne à de nombreuses reprises. On pourra également citer un soin tout particulier apporté aux décors ainsi qu’aux costumes, ces derniers faisant partir intégrante des personnages qui les portent. L’exemple le plus frappant étant l’accoutrement de notre jeune héros qui ne cesse d’évoluer au fur et à mesure qu’il franchit des paliers dans le gang et qu’il prend de l’assurance.
Ce premier volet de la saga General’s Son est un film important pour le cinéma coréen à une époque où l’industrie cinématographique était en berne. Avec sa trilogie, Im Kwon-Taek lui a tout simplement remis le pied à l’étrier et a ramené le public local dans les salles.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-generals-son-de-im-kwon-taek-1990/
Créée
le 29 juin 2025
Critique lue 7 fois
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