Tout part d'une enveloppe kraft dégotée dans une brocante et remplie de dizaines de photos de famille. Puis l'envie de connaître ou d'imaginer la vie de ces gens, et plus particulièrement celle du plus jeune enfant de la famille, une petite tête blonde au regard tendre. Les deux réalisateurs se fixent alors une double mission : Florent Vassault partira sur les traces de cet inconnu pour en apprendre davantage sur sa vie et celles de ses proches, tandis que Zabou Breitman fait le choix de tourner une fiction durant laquelle elle imaginera 24 heures de la vie de cet homme, avec une demande bien particulière : ne rien apprendre des découvertes de l'enquête jusqu'à la fin du tournage.
Un dispositif plein d'originalité qui n'est pas sans rappeler le très beau projet littéraire/musical "Les Gens dans l'Enveloppe", sorti en 2015 et mené par Isabelle Monnin et Alex Beaupain.
Parce qu'ils superpose en permanence la fiction et le réel, le film touche par ce qu'il raconte de l'individuel et de l'universel, en même temps. Il devient même bouleversant lorsqu'il nous amène à réfléchir à l'impermanence de nos vies et de nos souvenirs, aux traces qu'on laisse (ou pas) derrière soi, au minuscule grain de sable que chaque être humain représente, au final.
Si l'on se prend facilement au jeu de l'enquête, la fiction parait peut-être un peu plus naïve et artificielle, mais la façon si intelligente de mêler les deux permet d'apporter une touche de poésie non négligeable et de s'attacher encore davantage à ce personnage si mystérieux, notamment grâce à un acteur dont le regard parvient à traduire et synthétiser toute la complexité des sentiments à l'aube d'une vie dont on ne sait quelle direction elle prendra.
Une nouvelle fois touché en plein coeur par la sensibilité et l'intelligence dont Zabou Breitman fait preuve dans chacun de ses projets.
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