Cette semaine a été un gros dilemme pour moi… en effet trois des films que j’attendais le plus pour cette année sortaient presque en même temps !
« Les 8 Salopards » restera, à mon avis, encore longtemps à l’affiche, donc je le verrais plus tard… « Creed » je le verrais avec mon meilleur ami… Il ne me restait donc plus qu’un seul choix : « Le Garçon et la Bête » !


SCENARIO:
Il existe un monde parallèle au nôtre : le monde des Bêtes. Le seigneur de cette contrée doit bientôt se réincarner en divinité, deux guerriers s’affronteront alors pour prendre sa succession : Yosen et Kumatetsu ! Malheureusement pour ce dernier, il ne pourra prétendre à ce titre que s’il parvient à trouver un disciple. Ainsi donc il s’entiche d’un jeune humain nommé Rem, un orphelin vagabond et insolent. Tout deux vont devoir apprendre à se connaître et à se respecter !
OK c’est officiel : je suis devenu fan de films d’animation japonais ! Je ne sais pas comment le Japon fait pour faire preuve d’autant de maestria dans leurs œuvres mais il est d’une efficacité redoutable. Et Mamoru Hosoda ne fait pas exception à cette règle. En effet il maîtrise à la perfection son sujet et les thématiques qu’il affectionne. Parmi elles on trouve notamment : le thème de la famille, du dépassement de soi, du choix ou encore de la tolérance.
Ces dernières sont incroyablement bien exécutées et mises en valeur pendant le film. La dimension « conte féerique » de l’œuvre lui offre la possibilité d’exploiter une large palette de genres et de les associer à merveille.
Il est assez curieux de constater que pas moins de 4 ou 5 sous-intrigues viennent se greffer au scénario, mais ce qui est davantage surprenant c’est de voir à quel point ils parviennent pourtant à se compléter. Il n’y absolument aucune sensation de surenchère inutile. Tout est parfaitement à sa place au bon moment.
Le film est même très fort dans sa façon de nous montrer de fausses évidences : à plusieurs instants de l’intrigue on croit savoir comment tel ou tel situation va évoluer pour, au final, prendre une direction totalement différente. Par exemple :


Lorsqu’on voit Kiyuta (nom donné à Rem par Kumatetsu) se faire brutaliser par le plus jeune fils de Yosen et se faire aider par le plus vieux, on pourrait croire qu’il deviendra pote avec le plus vieux et rival avec le plus jeune… Mais non ! C’est l’inverse qui se produit :
Car le plus jeune frappe pas Kiyuta par racisme mais parce qu’il le trouvait faible, dés qu’il se rend compte qu’il est plus fort qu’il n’en a l’air il lui témoigne un profond respect !
Alors que le plus vieux empêchait son frère de frapper Kiyuta car justement il n’en valait pas la peine, mais lorsqu’il voit la force de Kiyuta il le méprise !


VISUEL:
« Applaudissements ininterrompus »
C’est beau ! NON mieux que ça : c’est somptueux !! NON mieux que ça : c’est magnifique !!! NON mieux que ça : c’est onirique !!!!
Bon ce n’est pas non plus à la hauteur de notre maître à tous, MIYASAKI, mais il faut reconnaître que l’animation de Mamoru Hosoda est très fluide et très colorée. Elle oscille superbement entre le réalisme du monde des hommes et la créativité du monde des bêtes. Les deux univers graphiques sont visibles et les deux sont contemplatifs.
Le design des bêtes est bien fait, les décors sont riches en détails et en diversités, les lumières sont poétiques à souhait… En bref la créativité visuelle de ce film est à son niveau maximum !
Je tiens à honorer le grand soin qui a été apporté à scène d’intro qui se fait entièrement en silhouettes enflammées. Le résultat est tout simplement à couper le souffle !


ACTEURS:
C’est l’un des rares films où je remarque que tous les personnages du film sont développés et mémorables ! Et quand je dis « tous », je veux dire « TOUS » !!! Que ce soient les personnages principaux ou secondaires, même les personnages tertiaires sont uniques !
Chaque personnage possède un caractère bien à lui et une profondeur incroyable. Mais on ne se rend compte de leur plein potentiel que lorsqu’ils interagissent entre eux.
La relation père/fils qu’entretiennent Kumatetsu et Kiyuta (non ce n’est pas un spoil, on le voit dans la BA) est vraiment originale : ils passent leur temps à se disputer et à s’engueuler, pourtant ils se comprennent sont très proches émotionnellement parlant. Et j’aime tout particulièrement l’idée de complexifier la relation maître/élève : elle n’est pas si simple à cerner, ils se forment mutuellement l’un l’autre.
Il y a beaucoup d’autres personnages et relations à voir dans le film… et cette critique est déjà suffisamment longue… Je vous laisse donc le soin d’aller découvrir le reste en allant voir « le Garçon et la Bête ».
Cependant, pour finir avec cette section « ACTEURS », je tiens à vous parler de mon coup de cœur personnel au niveau des personnages : le seigneur ! Il est fendard, chacune de ces apparitions à l’écran est mémorable ! J’adore le fait de placer ce grand maître de légende dans le corps d’un lapin (la créature la plus inoffensive de la planète) sage, souriant et presque mystique dans sa façon de se « téléporter » en un clin d’œil.


DEFAUTS ? :
Il n’y en a pas beaucoup… Les deux défauts que je vais citer sont davantage des regrets que de réels défauts…
- Il faut vraiment être bigleux ou être le dernier des demeurés pour ne pas s’apercevoir que :


le plus vieux fils de Yosen est un HUMAIN !!!!


Cela ne semble être qu’un détail (et s’en est un), mais ce petit détail spoile à lui seul une grosse partie de l’intrigue dés les premières minutes du film ! CA M’ENERVE ><
- J’aurais bien aimé voir le seigneur se battre. Un peu à la Yoda en fait ^^
- J’aurais voulu voir le film en VO… Non pas que la VF soit dégueulasse (au contraire je la trouve de bonne facture) mais je considère que les films japonais ont beaucoup plus de force et de sens en VO.


PS : Au cas où certains me demanderaient qui est mon préféré entre Miyasaki et Hosoda, je dirais que je pense pouvoir dire que je préfère les films de Hosoda. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dis : j’adore Miyasaki de tout mon cœur. Mais je suis plus réceptif aux thèmes abordés par Hosoda.

Créée

le 20 janv. 2016

Critique lue 409 fois

4 j'aime

Cobi Cobb

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