Quel comble de nous proposer un film sur le deuil comme film de clôture; car c'est véritablement ce sentiment que je ressens devant la dernière oeuvre de Miyazaki.
A l'imagine du poétisme de Miyazaki, on est transportés dans le monde onirique d'un jeune garçon en deuil après la mort brutale de sa mère. Le film prend racine dans un contexte de guerre, qui sera rappelé et imagé sur le ton de l'humour par de nombreux parallèles colorés.
Ce film transpire à la fois de douceur et de violence; n'importe quel public y trouve son compte, enfants comme adultes.
Durant l'histoire qui se poursuit à l'image d'un parcours initiatique on découvre un portrait dur de la réalité humaine et de la mort; des personnes qui se dévorent les uns entre les autres, des trahisons, de la violence, une organisation pyramidale avec des décideurs et des suiveurs, tout ça à travers des yeux innocents d'un enfant, qui n'a peut-être pas réellement compris l'ampleur de la violence qui l'entoure (la guerre, la mort de sa mère, les perruches qui cherchent à le cuisiner parmi d'autres viscères étalées...)
Spontanément on aurait tendance à dire que Miyazaki en a trouvé de la bonne, et que les minutes défilent sans véritablement trouver de sens ou de connections, puis petit à petit, le puzzle se construit, on comprend, et l'enfant est de nouveau prêt à retourner dans le "vrai monde".
Ce film a des airs de câlins, des airs de "ça va aller"; on en retient que nos êtres aimés ainsi que leur amour n'en restent pas moins présents dans notre monde intérieur.