Comment il s’appelle déjà ce bel allemand qui me rend folle ? Alzheimer maman, Alzheimer !
Voici un film préhistorique ! Qu'il ne faudra pas voir en y espérant y découvrir des hiéroglyphes vous parlant ...d'intelligence artificielle...
Ce film a la similitude des "encombrants" : déchets signés d'un grand artiste dont certains se débarrassent, que d'autres plus éveillés et connaissant l'art, revendent aux enchères pour des fortunes...
Le Golem est donc une antiquité en matière de film qu'il faut regarder comme telle...
Cerise sur le gâteau : certains ont restauré ce rescapé à partir de ce qu'il en restait comme vestiges... D'où un préambule annonçant la qualité médiocre du résultat, pas toujours à partir des meilleurs originaux. Le noir et blanc possède beaucoup de variation de couleurs !
Il faut donc le regarder un peu comme quand on roule en voiture de collection : sans pouvoir mettre de ceinture de sécurité.
Et découvrir ce dont devaient se satisfaire nos aïeux cinéphiles... Ce qui, quand on accepte les règles du jeu n'était pas si éprouvant finalement...
Le scénario du réalisateur et de Henrik Galeen est découpé en cinq chapitres, dont les textes d'introduction ont été restaurés à partir de caractères gothiques authentiques d'époque : l'intrigue est facile à comprendre car traduite en français...
Rétro (qui n'existait pas encore à l'époque, comme les flash-back) :
"Un rabbin voit dans les astres des menaces peser (déjà) sur le peuple juif.... Première d'entre elles : l'empereur allemand... Le rabbin, doté de pouvoirs surnaturels, recrée à partir de glaise, un être surnaturel doté d'une force prodigieuse mais dont il faut connaître un code mystérieux pour lui donner vie et en devenir le maître : le Golem... La survie du peuple juif va être menacée à trois reprises : va-t-il résister à sa disparition ?"
Bien sûr ce n'est pas une œuvre commerciale : c'est une antiquité ! Il ne faut pas le voir comme un film d'horreur genre Frankenstein ou autre mais comme un film basé sur des légendes.
Mais à notre époque robotisée et cartésienne, qui croit encore aux légendes, aux miracles, aux croyances de jadis, ...comme ne pas passer sous une échelle !
Déjà de par ses décors, ce film est touchant : acteurs vêtus de "juste au corps", bonnets pointus, le Golem est chaussé lui de godasses genre scaphandrier... Les maisons ressemblent à celles des troglodytes... et leurs escaliers sont en spirale semblant taillés dans la pierre...
Les effets spéciaux n'étaient déjà pas si mal pour cette époque... L'incendie est très bien recréé.
Rappelons qu'en 1920 (entre autres), la colonie juive de Tel Haï, en haute Galilée fut attaquée par des combattants chiites venus du Sud-Liban.
Quant au jeu des comédiens, leur interprétation vaudrait à elle seule la vision de ce film : on entre facilement dans cette histoire, et son Golem joué par le réalisateur lui-même, bien que drôlement accoutré, n'est pas si horrible... Même s'il traîne une femme par les cheveux...
C'est le second Golem de Paul Wegener (1874-1948) le premier ayant été lui aussi coréalisé en 1915...
Formé à l'art et à la philosophie, il avait fait ses premières armes au théâtre dans la troupe du Deutsches Theater et s'est rapidement hissé au rang des meilleurs acteurs allemands...
Sauf erreur de ma part, Paul Wegener a été marié à l'actrice allemande Greta Schröder, qui joue Miriam dans ce film...
A voir comme si on dégustait un Château Lafitte 1920 mais lui coûte 175 euros...