La réalisatrice-co-scénariste (ça fait déjà beaucoup trop !) avait très mal vécu le divorce de ses parents quand elle avait douze ans... De là à faire de l'auto-thérapie pour panser ses cicatrices et nous dévoiler la guéguerre de ses géniteurs... Si chacun devait afficher ses douleurs et malheurs sur l'écran, qu'est ce que nos programmes seraient larmoyants pour ne pas dire emm...
Car c'est bien ce qui se produit ici avec ce film aussi mou que monotone et aseptisé. Dans lequel il ne se passe rien, ou presque ! Le divorce est devenu tellement banal de nos jours, et même une si simple formalité que la surprise vient des couples qui durent.. D'ailleurs, les petits garçons d'Hollywood ne promettaient-ils pas à leur petite copine qu'elle serait plus tard leur "première" femme?.
François Deguelt chantait : "il y a le ciel, le soleil et la mer" Comme ici, pas grand-chose d'autre.
Diane Kurys s'est donc offert des vacances à la plage aux frais de la production, et pondu ce film poussif...que l'on regarde comme ces cartes postales sépia qui s'effacent et jaunissent avec le temps.
C'est un film à la Tati, avec un casting bien choisi mais des acteurs évanescents : on ne verra que bien peu Berry et Lindon : pas étonnant, l'un cocufie l'autre...Aguichage ?
On s'amuse de voir cette brochette d'acteurs "bébés-cinéma" ! Telle Julie Bataille toute gosse qui deviendra par la suite la célèbre fliquette de "Sauveur Giordano. Mais dont on n'a plus de nouvelles depuis 2013... Quelle présence elle avait déjà à l'écran !
Mais aussi une autre poupée- starlette en herbe : Emmanuelle Boidron qui elle, se cantonnera à jouer les utilités comme jalouse petite fille de Navarro, mais qui ne percera guère ensuite... Difficile de se détacher d'un rôle qui vous colle à la peau... Il y a aussi un Maxime Boidron au générique dont on ne parlera plus ensuite... Malgré mes recherches, je n'ai pu en savoir plus sur lui et s'il était de la famille d'Emmanuelle. Ce n'est pas "Avis de recherche, mais si vous en saviez plus sur lui... Et s'il s'est remis car il prend une tarte mémorable de Bacri qui ferait presque le film à lui tout seul s'il n'était accompagné de Zabou et Nathalie qui ne sont pas là dans leur meilleur rôle. Comment éclater l'écran avec un scénario aussi nouille et une aventure aussi soporifique. Relevons quand même un moment d'humour quand justement Bacri sur son transat braille : "Attention, un scorpion" ce qui a pour effet de terroriser Odett qui, faisant bronzette sur le sable, sa redresse brutalement dévoilant ainsi la nudité de sa poitrine généreuse... Ce sera le seul moment drôle du film. Et dénudé...
Un récit sans la moindre originalité ni prétention, dans lequel on aurait pu éviter l'abandon d'un chien qui n'ajoute rien à cette aventure sans sel et sans saveur...
Diane a eu de la chance : avec probablement un budget au ras du sable, le film a enregistré 724 000 entrées en France : l'affiche et la pub y sont sûrement pour beaucoup...
Curieux hasard : Arte avait programmé ce film le jour où Jean-Pierre Bacri est décédé... Un hommage involontaire mais réussi : il est de loin le meilleur acteur de ce film, même avec cette éternelle cigarette et cette dégaine mi-râleuse, mi -humoristique qu'on lui connaît. Il a quand même fait mieux.
Ca ne sauve pourtant pas l'aventure... Pas d'avantage que cette chanson de Julie qu'on a essayé de promouvoir au travers du film mais qui fut un bide sidéral... Pourtant, elle chantait juste...
Bref, un film envasé...
Arte le 18.01.2021
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