Le film commence sur un marché de la Drôme provençale où Louise (Virginie Efira), une jeune veuve, vend ses productions de fruits, de miel et de merveilles qu’elle fait elle-même. Elle est maman de deux enfants, Félix (Léo Lorléac’h), un garçon de 9-10 ans et Emma (Lucie Fagedel), une adolescente de 15 ans. Prise à la gorge par la banque qui, après lui avoir conseillé de vendre une partie de ses terres et de passer en bio, a pris une hypothèque sur sa maison.


Alors qu’à la nuit tombée, elle rentre chez elle, préoccupée, elle percute un jeune homme (Benjamin Lavernhe) particulièrement bien habillé pour errer sur un chemin de campagne et tenant serrée contre lui une sacoche sous le bras à quelques centaines de mètres de sa maison. Heureusement, à part une coupure au front, l’homme n’est pas gravement blessé mais il refuse que Louise appelle un médecin. Elle le ramène malgré tout chez elle et tente de le soigner mais il refuse qu’on le touche, préférant ingurgiter plusieurs des merveilles de Louise. Comme il est tard et que la nuit est tombée, Louise propose à Pierre (c’est le nom de l’inconnu) de passer la nuit sur un canapé.


Le lendemain matin, elle s’aperçoit que tout dans la pièce a été méticuleusement rangé.


L’étrange comportement de Pierre nous fait comprendre qu’il souffre du syndrome d’Asperger. Les deux enfants de Louise, après avoir rejeté l’inconnu, l’adoptent comme ils le feraient d’un grand frère d’autant que Pierre, véritable génie des maths, aide Félix à faire ses devoirs.


Le lendemain, Louise a rendez-vous à la banque et raccompagne Pierre « chez lui ». En réalité, il squatte dans quelques mètres carrés chez Jules (Hervé Pierre), un vieux bouquiniste qui le connaît depuis l’enfance et à qui il donne la main.


Jules informe Louise du handicap de Pierre et lui dit que, lorsqu’elle l’a percuté, il s’était enfui d’un véhicule le conduisant chez une psychologue. En effet Pierre est un hacker et il s’est introduit dans les banques de données du Ministère de la Défense et la psychologue a été mandatée pour décider ou non de son internement.


Louise, dans un premier temps, réticente à héberger Pierre, comprend que non seulement il n’est pas dangereux mais finit par apprécier les grandes qualités de cœur du jeune homme et finit par voir le monde comme lui le voit.


Autour du film


Le film est issu d'un long travail de documentation sur l'autisme de la part d'Eric Besnard, le réalisateur, et s'inspire entre autres des livres de Daniel Tammet et de Josef Schovanec.


Mon opinion


J’avais beaucoup aimé les talents de comédienne de la présentatrice Virgine Efira découverte, au côté de Pierre Niney, dans le charmant 20 ans d’écart. Ce film est tout autant réussi et rafraîchissant. Je ne savais pas que ce film traitait de l’autisme de type Asperger (dont le nom n’est d’ailleurs prononcé qu’une fois) et j’ai trouvé que ce handicap était abordé avec une grande délicatesse. En effet, aussi étrange que cela paraisse, le réalisateur s’attache plus à nous montrer les atouts et les qualités de Pierre que ses difficultés. En réalité, après avoir vu ce film, on a plutôt l’impression que c’est nous, les gens « normaux » qui sommes autistes car nous n’avons pas la sensibilité exacerbée avec laquelle ils abordent le monde.


Merveilleux film, plein de fantaisie et de élégance, porté par des acteurs exceptionnels (Benjamin Lavernhe et Hervé Pierre sont tous deux de la Comédie française), et servi par une superbe image (de Philippe Guilbert) et une musique aérienne de Christophe Julien.

Créée

le 18 janv. 2016

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Roland Comte

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