Ah, voici un film intelligent et sensible. Cela change avec bonheur des élucubrations gorgées de sensiblerie.
Voici un film délicat où se succèdent plusieurs trouvailles bien inventées et bien exploitées, sans pesanteur hollywoodienne.
Ah, un film généreux sans mièvrerie, drôle à chaque fois qu'il est touchant. Une fine observation des comportements étranges, qui se comprend sans aucune connaissance médicale ou psychanalytique.
Voici un film empathique, à qui l'interprétation juste et retenue (particulièrement de la part de deux sociétaires de la Comédie française) confère une grande puissance de conviction et d'adhésion.
Un film sympathique qui conserve de bout en bout chaleur et odeur humaine dans des décors et des fragrances naturels. Tant pis si les saisons y bousculent quelque peu le cycle des planètes : emporté par son enthousiasme pour les couleurs de la Drôme provençale, le réalisateur en vient à nous montrer des champs de lavande intensément violets au moment où le gel menace de compromettre la fructification des abricots ! Au spectateur strictement urbain, je précise que, même dans le bel arrière-pays Nyonsais, les abricotiers fleurissent en fin d'hiver et la lavandula vera, en plein été.
Cet anachronisme saisonnier surprendra les puristes, mais seulement modérément compte tenu du contexte. En effet, le film repose totalement sur un personnage central lui-même déroutant, déstabilisant pour nos routines et conventions.
Puisque j'en suis à poser des points sur les i, j'attire l'attention sur l'ambivalence du titre, puisque le mot "merveilles" convient aussi bien à la nature qu'à la friture (les merveilles de la nature sont omniprésentes dans ce film où l'on se régale de beignets feuilletés pourtant le nom de merveilles). J'ai également apprécié le poétique jeu de mot placé en postface : "une histoire inspirée de fées réelles". C'est un bon résumé non pas du scénario, mais de l'esprit dans lequel il a été développé.