Avec Le Grand Bleu : Version longue, Luc Besson livre un film entre contemplation et maladresses, où l’océan devient autant un décor qu’un état d’esprit.
J’ai été séduit par le rythme relativement contemplatif, qui permet de s’immerger dans l’univers marin sans précipitation. Jean-Marc Barr, dans la peau de Jacques Mayol, est impressionnant de justesse : son jeu minimaliste colle parfaitement à un personnage froid et mystérieux. À ses côtés, Jean Reno et Rosanna Arquette accompagnent efficacement l’intrigue, même si leurs rôles souffrent d’une écriture souvent inconfortable. Ce contraste se ressent particulièrement dans le dernier acte : lorsque Jacques dérive dans ses hallucinations, le film prend enfin une dimension hypnotique et vertigineuse, magnifiquement montée, que j’aurais aimé voir explorée plus tôt. Les plans sous-marins, eux, sont une vraie réussite visuelle : fascinants, presque méditatifs, ils donnent au film sa respiration la plus poétique.
Malheureusement, le film accuse sévèrement son âge. Le post-doublage est souvent pénible, la direction d’acteurs pousse trop au cabotinage, et les dialogues sonnent faux. S’ajoutent à cela des personnages enfermés dans des archétypes rétrogrades qui peinent à convaincre, malgré l’intensité des comédiens.
En définitive, Le Grand Bleu : Version longue reste une œuvre marquante, autant frustrante que captivante. Je le conseillerais pour son atmosphère unique et ses images marines envoûtantes offrant un vertige contemplatif, fragile mais persistant.