Le Grand Méchant Loup par Neena
Très librement inspiré du film québecois (j'aurais aimé dire plagié, tout comme c'est le cas pour le très bon "Starbucks") "Les 3 Petits Cochons" de Patrick Huard, "Le Grand Méchant Loup", c'est l'histoire de trois frères qui pétent un plomb au moment où leur mère tombe dans le coma. L'un revoit sa philosophie de vie, l'autre rêve d'une vie sexuelle à la hauteur des pornos qu'il regarde et l'autre ... Mh, l'autre, c'est compliqué.
La petite phrase qui accompagne le titre de ce film est "La véritable histoire des trois petits cochons". Qui est le Grand Méchant Loup, alors ? Eh bien une femme, ou plutôt LA femme, cette créature tentatrice à l'aura toute pleine de sexe. Les références au conte ne manquent pas : l'un habite une maison de paille, un autre, une maison de bois, et le dernier, une baraque qui fait pétiller le regard. Celui qui a une maison de paille se viande lourdement, le propriétaire de la maison en bois, ça va, il s'en sort, et le dernier gère. Chaque frère se distingue des autres de cette façon, allant du plus faible au plus fort. Bon, c'est pas transcendant, mais c'est efficace.
Je ne m'attarderais pas plus que ça sur cette comédie, qui n'a pas d'autres ambitions que de parler infidélité avec légèreté, dans un schéma assez banal où tout va bien, puis non, puis c'est pire, puis ça s'arrange. Dieu merci, on nous épargne l'instant moralisateur. On se contente juste de voir comment ces trois-là font face à leurs envies et les conneries qui les accompagnent.
Je me contenterais d'applaudir le casting. Sincèrement, sur ce point-là, je n'ai rien à redire. Poelvoorde, Kad Merad et Fred Testot réunis, mine de rien, ça rend une comédie efficace. Charlotte Le Bon est délicieuse, belle aussi bien habillée que nue, Zabou Breitman, je l'aime pour toujours et je ne me lasserais jamais de la voir à l'écran. Valérie Donzelli et Léa Drucker, quant à elles, jouent des épouses cocues sans vraiment révolutionner le genre, mais elles ont un charme, un vrai. Aucun personnage n'est effacé, parce que chaque acteur, ayant une gueule connue, renvoie une image précise et inoubliable dudit personnage.
Ah, et j'me permettrais juste de dire que j'ai poussé un petit ricanement (mon "krr krr krr" habituel) en voyant que ce film est une copie parfaite de l'original québécois. Mais alors parfaite, hein, du cours de judo jusqu'aux hallucinations où la mère reprend vie, le temps d'une conversation et d'une clope, avant de retourner comater tranquille.