Le Guerrier silencieux - Valhalla Rising par tzamety
Récemment mis sous le feu des projecteurs après sa récompense pour son très bon Drive, Nicolas Winding Refn est un homme qui œuvre depuis 16 ans pour nous offrir des films «autres », arrivant toujours à imposer sa vision, son univers même sur des films de prime abord conventionnels, telle que Drive.
Autant le préciser de suite, la critique fait suite à un second visionnage de la pellicule. La première ne s’étant pas effectuée dans les meilleures conditions, impossible de ne se faire un bon avis. En effet, Valhalla Rising nécessite un minimum de concentration, et aussi de patience, s’il veut l’apprécier à sa juste valeur.
Du coup, que vaut ce film que certains désigne comme un 2001 :l’odyssée de l’espace aux pays des vikings ?
Découpé en plusieurs chapitres, explicitement délimités, le film avance sans que l’on sache où l’on va. En effet, là où la bande annonce nous présente le sujet comme le périple d’un esclave essayant de fuir et devant affronter de nombreux ennemis, la réalité est tout autre. L’histoire est bien plus complexe et avec un rythme bien plus lent que l’on pourrait penser.
Le réalisateur prend le temps de nous présenter le quotidien de ce mystérieux borgne, le tout se déroule dans un silence pesant, accentuant l’impression d’être spectateur d’un rituel quasi religieux. Seuls les bruits émis par les chairs qui s’entrechoquent viennent briser ce silence. Cependant n’allez pas croire que Le guerrier silencieux est dénué de dialogues, on n’est pas dans un film expérimental à la Amer, mais quand on suit la routine d’un muet, ne vous attendez pas à de longs discours.
On n’en dira pas plus sur le contenu de cette épopée atypique. Cette aventure se vit, elle ne se raconte pas !
En terme de réalisation, l’ensemble est maîtrisé et certains passages, telle que le voyage le bateau, sont juste magnifiques. Cet esthétisme rend certaines scènes d’autant plus réalistes et crues notamment dans la première partie. La violence est brute comme souvent dans les films de Refn. Les âmes sensibles n’apprécieront pas les combats dans la boue, c’est dans ces moments que le mot barbarie retrouve tout son sens.
Au niveau du casting, les acteurs rendent crédible leur rôle. On remarquera la prestation de Maarten Steven, jeune enfant devenant le porte parole de Borgne mais aussi la seule touche d’innocence dans ce film. Est-il nécessaire de préciser que Mads Mikkelsen excelle dans son rôle ? Pour sa cinquième collaboration avec le réalisateur, l’acteur est méconnaissable derrière ses cicatrices. L’absence totale de réplique rend sa prestation d’autant plus respectable, l’homme devant utiliser son corps pour s’exprimer. Vivement sa prochaine performance, celle-ci se fera pour le petit écran sous les traits d’Hannibal Lecter sur NBC !
Pour finir, il est bon de préciser que le film est loin d’être exempt de défauts, telle qu’une première partie (très) lente, mais ceux-ci varieront selon les personnes. Une chose est sur, que l’on aime ou que l’on n’aime pas, Valhalla rising ne vous laissera pas indifférent et vous marquera assurément. Une dernière précision, si vous aussi vous bandez (ou mouillez ne soyons pas sexiste) devant l’affiche d’Only god forgives, sachez que le réalisateur définis son futur film comme un Valhalla rising 2(source Mad Movies). Autant dire que si telle est le cas, ce qui s’attende à un simple thriller vont tomber des nues !