Hypnotique, violent, mystique
Pour être honnête, je ne connaissais pas Valhalla Rising avant cette semaine. Avant de le voir premier du top des claque esthétiques de sens critique. Je me suis dit que si il était à cette place, c’était quand même pas pour rien, alors, hop, on lance cette étrangeté juste aperçue au détour d’un trailer.
Et. Ah ouais. La vache. Ça a duré 1h30, c’était ultra lent, ultra silencieux, avec une ambiance ultra pesante, mais j’ai jamais décroché. Et j’en ressort avec une impression très bizarre. Parce que j’ai pas vraiment compris l’histoire, ni son déroulement, ni la fin très brusque et énigmatique. Le rythme, extrêmement contemplatif, et lent, avec des silences très longs m’a perturbé. Mais à coté de ça, j’ai trouvé Valhalla Rising totalement hypnotique, dégageant une puissance visuelle que j’avais rarement vu dans d’autres films "live" (Orange Mécanique m’a fait cette impression, dans un autre genre). Je sais pas ou le film est tourné (je dirais Ecosse, Irlande, ou Islande), mais entre les paysages grandioses et angoissants, le brouillard omniprésent et les compositions grandiloquentes des images, j’en ai pris plein les yeux. Les costumes, l’ambiance, la saleté de tout cet univers, l’angoisse provoqué par le brouillard infini, le soleil immense lors du chapitre sur la bateau, tout contribue à créer une atmosphère oscillant entre le mystique, le fascinant et le dérangeant. Je saurais même pas comment en parler, en fait, a part en montrant le film. Parcque, pfiou, c’est juste beau, en fait. Je vais recommencer mes phrases a virgules interminables, mais bon. J’ai eu l’impression, en regardant ce film, qu’on me donnais une leçon de composition d’image, avec un jeu fantastique sur l’espace, sur les contres jours, sur le découpage des positions des personnages dans un espace immense. On a toute ce calme, ce vide qui est contrebalancé par une violence crue, viscérale, ou One Eye explose la tête d’un mec a coup de pierres, on il ouvre le bide d’un autre en laissant tomber ses entrailles, ou au détour d’un groupe croisée dans les plaines on voit un groupe de femmes nues dans le froid, attachée, dont on devine le destin tragique. On a ces espèces de gros trips visuels, ces visions de l’avenir sanguinolentes, tout le travail autour du corps dans l’avant dernier chapitre, avec des ralentis bluffants.
J’ai été hypnotisé par ce film, réellement. Et c’était assez jouissif. Maintenant, si je veux dessiner un univers aux accents mystiques, je sais ou aller chercher.