Tout est dans le titre

En bon amateur de l’univers de Tolkien, et invariablement satisfait des réalisations de Peter Jackson, je suis donc allé voir ce dernier opus de la trilogie « The Hobbit », clôturant l’adaptation cinématographique de cette épopée littéraire mythique, m’ayant tenu pendant treize ans (The Fellowship of the Ring étant sorti en décembre 2001 !).

Synopsis : tout est dans le titre

Le film commence là où le dernier épisode avait laissé le spectateur. Smaug vient tout casser. Il est abattu, Bard devient un héros, décidé à rebâtir la fortune des hommes de Dale et à réclamer son dû à Thorin. Mais celui ci est rendu fou par sa nouvelle richesse, et refuse tout partage. Les elfes, également avides, poussent les hommes à s’allier à eux pour mener le siège d’Erebor et s’emparer de ses trésors. Les tensions montent et les intentions belliqueuses se font sentir de chaque côté. Pendant ce temps, Gandalf, toujours prisonnier du Nécromancien, est secouru par le Conseil Blanc.

Avis

Découper un si petit livre en trois si gros films était un pari risqué, c’est certain. Si le premier et le second film suivaient à peu près la trame du livre, à quelques exceptions finalement peu dérangeantes, ici on a un film de plus de deux heures qui relate des évènements décrits en quelques pages seulement dans le livre. En effet, Bilbo, assommé quasiment au début de la bataille, n’est pas sensé être témoin de son déroulement et le lecteur non plus. Pour le côté spectaculaire du film, Jackson a préféré la reconstituer en l’imaginant. Franchement ça marche, il faut dire qu’il nous a montré à de nombreuses reprises sa maîtrise des grandes scènes de batailles épiques. Ici on a du nain badass à gogo, des elfes en godmode, des hordes d’orques avec des bons gros trolls réunis dans des combats impressionnants sans manquer pour autant du fun qui m’avait marqué lors du deuxième volume. A l’instar du livre dont elle s’inspire, la trilogie du Hobbit est résolument plus légère que celle du Seigneur des Anneaux, et je trouve que c’est un bon point. J’ai également apprécié le travail d’introduction à l’intrigue du Seigneur des Anneaux, avec le passage centré sur le Conseil Blanc et l’épilogue. Dans l’ensemble c’est visuellement à la hauteur, la musique de Shore est toujours là où il faut, le scénario remplit le contrat, même si on constate aisément qu’il a été largement étiré, les acteurs s’en sortent bien. Bref, une fin comme la Terre du Milieu en méritait une au cinéma.

Au sujet de cette trilogie de manière globale, mon regret est qu’elle n’est pas toujours bien compréhensible pour un néophyte. Il est dur de faire découvrir les six films dans l’ordre The Hobbit puis The Lord of the Rings, car ceux qui n’ont ni vu ni lu la trilogie de l’anneau ne peuvent pas comprendre ce que sont Sauron, les neufs, avec les quelques éléments donnés dans The Hobbit. C’est dommage parce que la découverte dans un ordre chronologique aurait été sympathique à mon avis. Jackson a peut être trop destiné sa dernière trilogie à la fanbase de la première, sans chercher à séduire de nouveaux spectateurs.