Au banquet de la corruption, l'or vaut plus que la foi !



  • Eh bien voleur, je te sens, je t'entends respirer, je sens ton souffle. Où es-tu... ou es-tu ! Voyons ne crain rien. Entre dans la lumière. Je sens quelque chose chez toi. Quelque chose que tu porte, quelque chose en or. Mais bien, plus, précieux. Te voilà, voleur dans les ombres.

  • Je ne suis pas venu vous voler. Ô Smaug, aux incommensurables richesses ! Je voulais simplement contempler votre magnificence, pour voir si vous étiez aussi grand que le disent les récits. Je n'y croyais pas.

  • Et maintenant !

  • En vérité les récits et les chansons minimisent grandement votre énormité. Ô Smaug le prodigieux.

  • Crois-tu que les flatteries te garderont en vie ?

  • Non, non...

  • Non en effet. Mon nom semble t'être familier, mais je ne crois pas avoir déjà senti cette odeur. Qui es-tu et d'où est ce que tu viens ? Je t'écoute.

  • Euh... Je viens de sous la colline.

  • La colline !?

  • Et mon chemin m'a mené sous les collines, et par-dessus les collines, et par les airs. Je suis le marcheur invisible.

  • Impressionnant, quoi d'autres prétends-tu être ?

  • Je suis... porteur de chance. Inventeur d'énigmes.

  • De charmant titres, continue.

  • Monteur de tonneau.

  • De tonneau !? Voilà qui est intéressant. Et tes petits camarades nain ? Où se cachent-ils ?

  • Vous... vous, vous dites ? Des nains ? Non, non, non il n'y a pas de nain ici. Vous vous trompez.

  • En es-tu sur monteur de tonneau ? Ils t'ont envoyé faire leur sale besogne, pendant qu'ils sont tapis dehors.

  • En vérité vous vous trompez. Ô Smaug première et principale des calamités.

  • Tu as d'excellentes manières pour un voleur et un menteur !



Le Hobbit : La Désolation de Smaug réalisé par Peter Jackson et tiré de l'imaginaire de Tolkien frappe très fort la sphère de la Terre du Milieu en proposant un second opus beaucoup plus sombre, avec des actions plus violentes, des personnages au comportement moins cartoonesques, ainsi qu'une intrigue bien plus nuancée, avec des péripéties tirant toujours plus haut le récit, que pour Le Hobbit : un voyage inattendu. Une vraie claque à laquelle je ne m'attendais pas, toujours alimenté par la superbe bande originale d'Howard Shore, avec un développement subtil autour des personnages notamment sur Bilbon et Thorin le badass qui explorent une part plus noir de leur esprit, sans oublier les effets spéciaux qui sont incontestablement parmi les meilleurs, faisant clairement de ce film un des meilleurs de la saga. Voici une critique de la version longue que je conseille à tout le monde pour ses " importants " suppléments de scènes.


On retrouve Thorin Écu-de-Chêne, souverain d’Erebor, fils de Thrain II, petit-fils de Thrór, avec sa compagnie de Nain : Kili, Fili, Balin, Dwalin, Dori, Nori, Ori, Óin, Glóin, Bifur, Bofur et Bombur, toujours accompagné de Bilbon Sacquet le Hobbit de la Comté qui a bien changé depuis le départ de l'aventure. Il faut dire que cela fait déjà 12 mois que la quête pour reconquérir le mont d’Erebor ( ancien grand royaume Nain aujourd'hui à la terrible solde du puissant dragon " Smaug " ) en se faufilant à l'insu de la bête ailée cracheur de feu dans le château pour retrouver le joyau unique : " l'arkenstone ", à commencer.


Le premier point fort de ce deuxième opus vient de son récit riche en sous intrigues non dénuées d'intérêt, en plus de l'intrigue principale, qui commence à tisser un lien plus fort avec la première trilogie. Passé la quête principale des nains, on retrouve Gandalf qui bien que séparé de la petite troupe à la demande télépathique de Galadriel l'Elfe Sorcière, pour aller enquêter sur les ruines de Dol Guldur afin de démasquer et de confondre le nécromancien, va vivre un périple pour le moins inattendu, dangereux et spectaculaire. Bilbon dont il est intéressant de suivre les effets néfastes de l'anneau Unique sur son esprit, qui rentre dans une colère monstre contre un insecte géant en le trucidant violemment à l'épée parce qu'il avait osé frôler son précieux.
Le retour imprévu et bienvenu de Légolas, accompagné de Tauriel ( personnage que j'adore qui n'existe pas dans le livre original de Tolkien ), une Elfe Sindar capitaine de la garde du Roi elfe Thranduil. Tauriel amène une romance avec le nain Kili, et involontairement un intelligent triangle amoureux avec un Légolas épris de sa capitaine. Les jeux sombres du pouvoir avec Thranduil Vertefeuille, Elfe Sindar Roi de la Forêt Noire et père de Legolas. L'affrontement politique entre le généreux et loyal Bard capitaine des archers de Lacville, et le Maître de la cité d'Esgaroth ( ville sur pilotis en bois, bâtie sur le Long Lac ) qui par enrichissement personnel conduit son peuple à la ruine.


Beaucoup de sous intrigues parfaitement gérées par l'expérience acquise de Peter Jackson qui pas une seule fois rend son intrigue confuse, ni molasse. Le thème central réunissant toutes ces histoires secondaires à l'intrigue principale est "la corruption" via, la cupidité, le pouvoir, l'avarice et la luxure. La Désolation de Smaug est un film pessimiste nous faisant voir la Terre du Milieu d'un autre oeil, via les tensions explorées qui n'hésitent pas à donner une image plus noire des elfes, qui sont ici insulaire et regroupés sur eux, ne voulant s'impliquer nulle part dans le reste du monde si ce n'est par pur profit. On explore également la haine entre les elfes et les nains, qui ont des préjugés anti-nains proches du racisme. Les nains qui ne disposent pas non plus d'une image glorieuse étant perçu comme cupide et égoïste. L'ensemble de la Compagnie de nain de Thorin ainsi que Bilbon seront même corrompus durant la traversée de la Forêt-Noire maudite via un trip hallucinogène, en plus des effets dramatiques de l'anneau Unique sur Bilbon, et de l'or sur Thorin. Si l'effet "quête" est maintenu durant ce deuxième chapitre, celui-ci est bien moins enjoué, proposant une certaine maturité dans son propos tout à fait remarquable, avec un développement du caractère réussit.




  • Il t'a proposé un marché ?

  • Oui. Je lui ai dit ( insulte en Khuzdul, la langue des nains), lui et les siens !

  • Bon, comme ça c'est réglé.



On explore le Nord de la Terre du Milieu avec de nouveaux lieus pour la plupart lugubres, peu accueillant et néanmoins esthétiquement magnifique comme la Forêt-Noire maudite, les ruines de Dol Guldur, la cité poisseuse d'Esgaroth... On trouve un nombre surprenant de nouveaux personnages très intéressant comme les elfes Tauriel et Roi Thranduil, qui apporte beaucoup de nuance à cette espèce. Les orques reviennent une fois encore en force avec cette fois-ci Bolg, fils et second d'Azog le profanateur plus puissant chef des orques des Monts Brumeux, ainsi que des orques de Khazad-dûm. Bolg est tout comme son père un orque puissant qui ne se fait pas plier en deux trois mouvements comme la plupart des orques, ce qui fait du bien. Bolg et Azog rendent de la grandeur, de la crainte et de la puissance à cette espèce souvent maltraitée. L'énigmatique Beorn le changeur de peau, un semi-géant capable de se transformer en énorme ours vivant au Carrock, situé entre la Forêt Noire et les Monts Brumeux. Enfin le terrible et puissant dragon Smaug qui est une réussite totale, que ce soit son design, sa posture, jusqu'à son doublage original et Vf, il est parfait. Un dragon puissant, mauvais et avide de richesse, ayant un malin plaisir à vivre dans l'opulence. Il possède une très haute opinion de lui-même. Une arrogance que Bilbon et Thaurin mettrons à profit.


Malgré sa longue durée, le rythme est habilement maîtrisé avec de nombreuses séquences d'action de haute volée, le point culminant étant atteint lors de la fascinante bataille finale contre Smaug, offrant à Bilbon et aux nains un rôle très important, où certes ils ne parviennent pas à tuer le dragon, mais à le faire au moins fuir. La course-poursuite à bord des tonneaux sur la rivière déchaînée avec pour fonds de décors une bataille entre les orques, les nains et les elfes, est à couper le souffle. Cette confrontation est superbement mise en scène, mouvementée et percutant, avec des combats bien chorégraphiés. C'est tout bonnement génial. Pour ce second long-métrage, les nains brillent beaucoup plus. De nombreuses séquences de tension mémorables leur sont offertes ( en plus de celles déjà citées), comme la confrontation contre les araignées géantes, ou encore l'excellent face à face verbale entre le Roi des nains Thorin, et le Roi des elfes Thranduil, où celui-ci laisse apparaître un visage à moitié brulé. Si la saga met bien entendu l'accent sur Thorin, pour le reste du groupe de nain, seul Balin et Bofur ont eu un temps à l'image supérieure au reste de la troupe dans Un voyage inattendu, c'est pourquoi celui-ci se concentre un peu plus sur Dwalin, Kili et même le Bombur rondouillard qui nous montre une séquence d'action inoubliable durant la descente endiablée de la rivière.


On n'est pas non plus en reste devant les nombreux affrontements de Legolas et Tauriel qui réunissent à eux deux un sacré nombre de décapitations et de flèches enfoncées dans la tête des orques. De plus, Peter Jackson nous régale avec un sacré duel entre Légolas et Bolg. Une première dans toute la saga, puisque Legolas est pour la première fois mis à mal durant un combat, on le voit même saigner. Durant toute la trilogie Le Seigneur des anneaux Legolas n'est jamais blessé, pas même une petite égratignure malgré les terribles batailles. l est donc plaisant de le voir en difficulté, surtout qu'il ne parvient pas à vaincre Bolg, repoussant ainsi leur duel au prochain opus, ce qui créé une attente. Il est très appréciable d'enfin trouver un véritable duel à l'épée valable dans la saga de Peter Jackson, car depuis Aragorn vs Lurtz dans la communauté de l'anneau on n'a rien eu de très resplendissant. Je terminerai par l'affrontement épique de Gandalf contre Sauron, oui vous ne revez pas Sauron ! Enfin, on a une véritable idée du pouvoir dévastateur de Sauron sous sa forme spectrale qui n'est finalement pas un qu'oeil statique, mais un halo de feu de puissance dévastatrice contenant son âme sans corps. Gandalf a de quoi faire, entre sa petite confrontation contre Azog le profanateur, et son duel explosif contre la figure du mal emblématique de la Terre du Milieu. Sauron prend également possession du dernier anneau de puissance donnée aux nains via le père de Thaurin : "Thrain II" qui connaîtra une fin affreuse face à Sauron, malgré la présence de Gandalf.


CONCLUSION :


Le Hobbit : La Désolation de Smaug fait partie du summum du genre fantastique, Peter Jackson nous livre une perle dont je ne me lasse aucunement, un vrai bijou, un précieux. Il est vrai que plus de la moitié du film ne figure pas dans le livre de Tolkien, mais est-ce pour autant un défaut ? Absolument pas. Cela permet au contraire à Peter Jackson de mieux s'exprimer, chose qu'il fait magnifiquement en livrant un second épisode sur la corruption avec des méchants superbement développés du début à la fin ( élément qui faisait défaut à la première trilogie ), ainsi que des duels à l'épée remarquable ( autre élément peu développé dans la première trilogie). Cette suite des aventures de Bilbon le Hobbit et de la Compagnie des nains est remarquable, pourvut de superbes décors lugubres, avec des effets visuels époustouflants, des combats épiques, un casting de taille, des intrigues nuancées et des personnages saisissants, dont le fameux dragon Smaug qui est extraordinaire.


Peter Jackson frappe une fois de plus très fort et réalise un chef-d'œuvre !




  • Tauriel...

  • Restez tranquille

  • Vous ne pouvez pas être elle... Tauriel est loin. Elle... Elle est loin, très loin de moi. Elle marche ... sous la lumière des étoiles dans un autre monde... Ce n'était qu'un rêve... Vous croyez qu'elle a pu m'aimer ?


B_Jérémy
10
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le 15 juil. 2020

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