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Pls due dix ans après leur sortie, je re-regarde la trilogie du Hobbit, édition étendue, pour voir comment ces films ont vieilli et si ils méritaient vraiment l'accueil mitigé qu'ils ont reçu à leur sortie.

Après ma critique du premier volet, c'est au tour de La Désolation de Smaug de passer au revisionnage, une décennie après sa sortie.

Je crois que décidément, Peter Jackson a du mal avec ses deuxièmes films... Si pour le Seigneur des anneaux, Les Deux Tours est indubitablement le plus "long" des trois films, car l'action y est lente et parfois un peu confuse, il en va de même pour La Désolation de Smaug. C'est l'exemple parfait du "ventre mou"...

Heureusement, le film ne tombe jamais dans le désintérêt total, mais de nombreuses scènes semblent traîner inutilement en longueur, notamment lorsqu'il tente de façon maladroite de conserver un semblant de suspense sur une intrigue pour la plupart cousue de fil blanc. Comme lorsque Gandalf mène l' "enquête" sur la tombe du Roi-sorcier d'Angmar et l'identité du Nécromancien de Dol Guldur... S'ensuit, néanmoins, une des scènes les plus marquantes de cette trilogie :

à savoir la révélation de Sauron.

En tout cas, c'est celle qui restera gravée dans ma mémoire.

Certains personnages intéressants, comme Beorn, n'ont que trop peu de temps à l'écran, tandis que la séquence de Mirkwood, où la compagnie tombe au piège de la forêt enchantée avant de se faire capturer par les Elfes des bois, est soporifique non seulement pour les personnages, mais aussi pour les spectateur-ices; c'est d'un ennui mortel ! S'ensuit, pour ne rien arranger, une (trop) longue séquence de course-poursuite entre les Nains (dans des barils sur le fleuve), les orques (qui poursuivent les nains) et les elfes (qui poursuivent les orques), dont on accueille avec soulagement la fin venant conclure l'échappée des Nains vers leur destination finale d'Erebor.

S'en suit tout un (long) passage sur la ville de Laketown qui, s'il est plutôt bien mené, semble truffé d'incohérences. Par exemple, et au risque de divulgâcher :

l'intrusion parfaitement furtive des orques dans la ville, censée être sous haute surveillance, ne me semble pas cohérente. Comment ont-ils fait ? Et pourquoi les nains n'auraient-ils pas pu faire la même chose, si s'introduire discrètement dans la ville est si facile ?

De plus, lors des scènes de combat de rue, on s'aperçoit que la cité, censée grouiller de gardes dans les rues, s'est mystérieusement vidée, le son de bagarres à l'épée et d'orques hurlant à la mort ne semblant apparemment pas troubler la quiétude nocturne des habitants.

Bizarre... Toutes ces scènes semblent servir de prétexte pour montrer la "badassitude" de Legolas qui, déjà, trucide des orques par paquets de douze à lui tout seul, mais elles nuisent à la crédibilité de l'intrigue. En passant, on remarquera que cette fois, le temps a bien changé quelque chose à l'affaire : tous les effets spéciaux et maquillages du film n'auront pas suffi à masquer qu'Orlando Bloom a bel et bien vieilli de dix ans depuis Le Seigneur des anneaux... ce qui lui donne paradoxalement une apparence plus âgée dans ce film pourtant censé se dérouler avant la trilogie d'origine. Mais bon, on mettra ça sur le compte des limitations technologiques de l'époque.

Enfin, je dois dire ne pas avoir été impressionné par l'interprétation de Luke Evans, l'acteur jouant Bard, censé être un pêcheur hâbleur, courageux et meneur de foules, défiant le pouvoir en place. Il me semble ici à contre-emploi, dans un rôle où il apparaît au contraire sans cesse inquiet, hésitant, bref bien peu charismatique. Ça ne colle juste pas avec le personnage qu'il est censé incarner... Dommage.

Quant au dragon Smaug, antagoniste central de cette trilogie, j'ai toujours eu un sentiment mitigé envers ce personnage. Si l'interprétation de Benedict Cumberbatch est absolument brillante et le rendu du dragon virtuel bluffant (le réveil du dragon compte probablement comme une des plus impressionantes scènes d'effets spéciaux de 2013), quelque chose ne fonctionne pas, et cela le rend moins imposant et menaçant qu'escompté. La faute peut-être à un script un peu mollasson, qui lui fait dire des platitudes sans grand intérêt avant de se fait mener par le bout du nez par 10 nains et 1 hobbit qui ne sont même pas si malins que ça.

En somme, on a un peu de peine à imaginer qu'il s'agit du même dragon, au final assez pataud, qui aurait été à l'origine de l'exil général de toute une civilisation naine...

J'ai en revanche plutôt apprécié l'introduction du personnage de Tauriel (créée pour les films), l'Elfe sylvaine qui part à la poursuite des orques avant de venir en aide à la compagnie de nains pour sauver Kili d'une maladie mortelle. Une présence féminine forte et courageuse et un ajout bienvenu à cette série.

En résumé, ce deuxième film perd une partie du rythme enjoué du premier volet pour s'embourber par moments dans des séquences inutilement longues, mais il recèle tout de même quelques passages qui comptent à mon sens parmi les meilleurs de la trilogie. Un film inégal, donc, où l'ennui n'est jamais très loin mais qui réussit grosso modo à sauver la face. Et juste pour voir Smaug à la fin, je pense que cela vaut le coup, même si je l'aurais préféré un peu moins bête.

Scylardor
7
Écrit par

Créée

le 17 juil. 2023

Critique lue 3 fois

Scylardor

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