Douze ans après le premier épisode du Seigneur des Anneaux, Jackson revient en Terre du Milieu, répondant à toutes les aspirations (voire même fantasmes) des millions de fans à travers le monde, mais suscitant néanmoins des réserves. Une trilogie, où chaque film dure près de trois heures, pour adapter un livre de 300 pages : le coup commercial n'est pas loin et sera sans doute réussi. Il s'agit d'éviter une refonte de la saga à la Star Wars, à savoir essayer de faire une prélogie intéressante et autonome tout en laissant la trilogie originale au panthéon du cinéma.

J'ai vu le film en 3D-HFR : mes yeux ont eu du mal à se remettre dans le bain de la réalité en sortant de la séance. Passé le choc des premières minutes avec une telle qualité d'image, l'aventure n'en est que plus magnifique. A tel point que ça en ferait presque trop, des actions étant plutôt brouillonnes et expédiées bizarrement (les combats contre les gobelins par exemple). Bon sinon, autant dire que c'esr un régal pour les yeux. Jackson avait fait du contemplatif dans Le Seigneur des Anneaux lors des grands passages épiques dans des paysages néo-zélandais ; Le Hobbit reprendre la formule avec succès, toujours assortie d'une bande-son idéale (sublime thème principal).

Le film en lui-même est très drôle, et est à des années-lumière de l'épopée de Frodon, Aragorn et compagnie. Ici, même si l'aventure amène la découverte de l'anneau et ce que cela entrainera par la suite, l'odyssée de Bilbo est 'mineure', en cela qu'elle n'a pas prétention à sauver le monde, et que le héros choisit de son plein gré d'aller aux devants de l'aventure, juste pour sortir de son quotidien morose, et pas pour récolter louanges et médailles. Bilbo n'est d'ailleurs pas le centre de l'action et son rôle n'est véritablement déterminant que lors du passage avec les trolls et dans la savoureuse séquence des énigmes dans le noir. Hormis la fin 'tout le monde est réconcilié", Bilbo reste dans son rôle, celui du conteur, comme annoncé dès le début du film. Plus spectateur qu'acteur, il n'est pas Frodon qui porte le poids du monde à son cou. Il découvre le monde presque insouciamment, porté par un film qui joue sur la naïveté et l’ode à l’aventure sans arrière-pensées. Bilbo ne participe pas aux évènements, mais ce sont eux qui lui tombent dessus (trolls, géants des montagnes, colonie de gobelins, etc.).
Ce n'est pas une critique, mais juste un constat. Constat qui d'ailleurs me plait bien, Martin Freeman étant taillé idéalement pour ce rôle.

Les autres personnages sont eux aussi sympathiques, de la cohorte de nains à Gandalf, dont l'apparition devant le jardin de Bilbo provoque une joie difficilement maitrisable quand on est sur son siège de cinéma. Un peu déçu par contre par l'Orc blanc, pas très charismatique malgré son impressionnant attirail. Le Magicien brun ne sert pour le moment pas trop à grand chose, ce qui sera vraisemblablement corrigé dans le second épisode.
En revanche, Gollum est encore une fois LE personnage à retenir. Son apparition est grandiose, dégoutant de pitié et horrible dans sa gestuelle. La fameuse séquence des devinettes est de très bonne facture et se conclut admirablement. C’est le moment fort du film : Bilbo, invisible devant Gollum, dévasté par la perte de son précieux. C’est ce que je retiendrai par dessus tout.

La note peut paraître faible par rapport à cette critique très satisfaite, mais disons que je ne sais pas comment je dois prendre le film. Aurais-je aussi bien noté La Communauté de l’Anneau en n’ayant pas pu voir le reste de la trilogie ? Difficile de se faire une idée. D’autant plus que Jackson semble plus vouloir faire une prélogie au Seigneur des Anneaux plutôt qu’une trilogie à part entière, le caméo de Wood en ouverture peut en témoigner. Remarque, sans cela, impossible de jouer sur une histoire narrée par quelqu’un…
Je me suis bien amusé, j’en ai pris plein la vue (voire même un peu trop d’ailleurs), mais je reste un peu sur ma faim, et rien que d’imaginer qu’il va falloir un an pour voir arriver la suite, ça risque d’être compliqué à tenir.

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le 14 déc. 2012

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Pariston

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