Le Hobbit - Un voyage inattendu par BastienInacio
C’est quand même fascinant ,ce don qu’ont une grande partie du grand public et de la presse généralisé , la plupart du temps peu renseigné et ayant des attentes contradictoires et schizophréniques , pour enculer les mouches bien profondément, lorsqu’ils sont face à un petit bout de film d’une œuvre aussi colossale que le Hobbit .
Car oui, c’est ce qu’est « un voyage inattendu », un BOUT de film bien plus encore que « la communauté de l’anneau ».
Du coup, je considère la plupart des articles et avis sur le sujet carrément déplacés et impertinent (car oui c’est un fait, ce premier volet fait pas mal jazzer).
On a lu ici et là que la durée est inutilement longue (Oo): no comment tellement c’est aberrant comme argument.
Pour ce qui est de cette histoire de schéma narratif quasi-identique à celle de la communauté de l’anneau ? Bah ouais, c’est vrai, carrément, et c’est sûrement l’un des réels bémols de cette partie (qui fait office de mise en bouche plus qu’autre chose), mais j’ai envie de dire que c’était plus que prévisible depuis le début et qui quiconque ayant un minimum de bon sens et de renseignement se devait de s’en douter.
Et il est évident qu’il en sera tout autre pour la suite donc no souci.
On a aussi parlé de niaiserie absolu dans le métrage (venant de personnes ayant vanté l’ambiance faussement sombre de amazing spiderman ou encore de hunger games, y’a de quoi se demander de qui on se fout). Alors ouais, m’enfin, jprèfere d’abord le terme naïf (beaucoup moins réducteur que ce que bon nombre de personne puisse imaginer) qui est présent surtout lors de la phase introductive, et puis pareille , je ne vois pas où est le souci, cette naïveté ici plus humaine et émotionnel que puante puérile (ce n’est pas la même chose) est présente dans les œuvres de cinéastes visionnaires comme Spielberg , Del toro, Cameron et Sam Raimi, dont Jackson est fait du même moule et des mêmes inspirations (c’en est effrayant, on pourrait presque penser qu’ils fassent partie d’une même entité unique tellement leurs similitudes thématiques sont nombreuses) .
D’ailleurs, je ne vois pas en quoi est-ce plus naïf que « Spiderman », « Tintin », « Speed racer », « Avatar » ou justement que le seigneur des anneaux et ses éclats de délire gay-friendly entre hobbit, tous des films devenu au moins culte, au mieux des chefs d’œuvre visuelles (oui oui, même Speed Racer).
J’en viens à ce soi-disant souci de manque de gros climax et de scènes de bravoures belliqueuses : pareil, no comment, les gens n’ont définitivement pas vu le même film.
Ce n’est pas comme si les 50 dernières minutes n’était une suite presque ininterrompue de scènes anthologiques, entre cette baston entre golem, (pré visualisant ptètre le Pacific Rim de Del Toro, qui à taffé sur le film^^), cette séquence souterraine avec les gobelins rappelant clairement celle d’ »Indiana Jones et le temple maudit », un duel verbale déjà culte entre le bilbo et gollum, un face à face lyrique rappelant le meilleur du Wu xia pan et bien d’autres surprises encore.
Et enfin, et je pense que c’est le plus important dans tout ce ramdam disproportionné, c’est cette connerie comme quoi l’esthétique est inférieure, fait cheap, n’apporte rien de new, et que Jackson aurait vendu son âme sur l’autel du gigantisme mégalomane. Face palm ultime.
Que l’on aime ou pas ce morceau de film et si on a apprécie la précédente trilogie, la facture technique et formelle est bien la chose auxquelles il est forcé de s’agenouiller et je ne parle pas particulièrement de la qualité des effets spéciaux, même si le travail sur la perfo-capture progresse , ni de la qualité du 48fps , vu que je ne l’ai pas vu en 48 images/sec , non je parle tout simplement des progrès de Jackson sur la mise en scène en générale qui laisse purement sur le cul .
Je ne cherche pas à dire que le bonhomme était un branlaud avant (remember sa période Braindead, feebles…), loin de là, mais, malgré le spectacle et la direction artistique dantesque sur la précédente trilogie, il n’avait pas encore le même perfectionnisme que Raimi , Mc tiernan ou Cameron, sûrement dû au fait du cachet indépendant de l’entreprise (je ne vais pas rappeler la phase de production du seigneur des anneaux, j’estime qu’elle est assez connu comme ça et que c’est une des raisons de son sucées inattendu et générationnelle), perfectionnisme aujourd’hui atteint du fait de son prestige de son expérience en sfx et de l’apport de ses expérimentations sur King Kong et lovely bones .
Grâce à cette renommée, il peut ainsi se lâcher totalement et se lancer corps et âme dans ses ambition, ses délires visuelles totalement hallucinantes (c’est dingue, on croirait du Tsui Hark par moment) et à continuer son travail de personnalisation de l’univers de Tolkien qui, aujourd’hui, lui appartient tout aussi bien.
Je n’en dis pas plus sur le reste, casting, scénar toussa, je n’en vois pas la peine, attendons les prochaines parties, mais je terminerais juste par que si il a réussi à insuffler un tel souffle épique et à révolutionner sa propre mise en scène , confirmant son statut actuelle, dans un film considéré comme mou chiant auprès de la critique, qu’est-ce qua ca va être lorsque les choses sérieuses vont commencer dans « la désolation de Smaug ».
Agréablement surpris je suis.