Le film de Jean Dréville m'a perdu dès les premières scènes. Je n'ai à peu près jamais compris la dramaturgie de l'intrigue, partagée entre une querelle russo-soviétique anecdotique, avec dissidents polonais en rébellion, et l'activité de concepteur d'automates, dont le joueur d'échec, du baron de Kempelen, vu comme un démiurge dont le rôle et le sens sont restés un mystère pour moi. Et s'il y a métaphore, évoquant peut-être une partie d'échec avec le pouvoir russe, ou en rapport avec la fuite d'un officier polonais pourchassé par les Russes, elle m'a échappé.
A part Catherine II incarnée épisodiquement par une Françoise Rosay très faubourienne, les personnages, sont très peu caractérisés et mal identifiés sous leur perruque poudrée et leur uniforme. Car le fim est un romanesque défilé de costumes à la mode russe que j'ai trouvé parfaitement creux.
Une chose est sûre : la portée et l'enjeu dramatiques de l'intrigue sont indifférentes. La mise en scène de Dréville m'a semblé immédiatement imprécise, incapable d'installer la moindre intensité dramatique, de quelque nature que ce soit, et encore moins de donner du relief aux personnages, réduits à l'état de gravures de mode. Cette adaptation d'un roman parait illustrative et pas de nature à éclaircir les intentions de l'auteur.