Ce soir, petit blockbuster ! Je connaissais Roland Emmerich pour Independance Day (que j'aime bien) et pour 2012 (que je n'aime pas), je savais donc à peu près à quoi m'attendre : gros effets spéciaux, cataclysme dépassant l'entendement, et rien d'autre de particulier. L'objectif, c'est de ne pas se prendre la tête.
Mais même là, je suis déçu... En un sens j'ai eu ce que je voulais, il y a beaucoup de plans impressionnants, une esthétique particulière qui se développe avec la progression du froid, et une intention louable de message écologique, bien que je trouve le message gâché par son insistance.
Mais les principaux problèmes que j'ai avec Le Jour d'Après sont les suivants :
- Son manque cruel de crédibilité, qui perdure durant tout le film. Outre le fait que l'arrivée d'une Ere Glaciaire, même sous l'influence de l'Homme, ne serait pas inopinée au point de se mesurer en semaines, on a des exagérations à tout niveau, tout le temps. Les protagonistes parviennent à fuir l’œil de l'ouragan sans geler, Jake Gyllenhaal parvient à sauver la fille de la vague imminente, la température chute de 5°C par secondes... Plus c'est gros, plus ça passe.
- Son scénario kitsch au possible. Il est certes très bien rythmé par son alternance de scènes de catastrophes et de scènes de relations entre personnages, mais... Personnellement, je n’en avais vraiment rien à faire de ce que pouvaient ressentir les personnages. Alors, les scènes de "tu me rends ma main ?" qui évoluent en "j'utilise la chaleur de mon corps pour te réchauffer" " pour finir en baisers devant la cheminée, ça devient très vite d'une fadeur extrême, d'autant plus qu'absolument tout devient prévisible.
Bien que le passage de l'attaque des loups soit sympathique parce qu'il change un peu, il n'a aucune cohérence scénaristique. On a certes été avertis au préalable de la fuite des loups, lors d'une courte scène sortie de nulle part, qui n'est en fait qu'un prétexte pour avoir une attaque de loups...J'aime bien la scène en tant que telle, mais... Elle est très maladroitement introduite.
Les personnages sont terriblement unidirectionnels, il y a des rôles dont on déplore l'évolution prévisible (comme le vice-président), des personnages dont la connerie n'a d'égale que leur utilité ("on ne va pas brûler des livres !") ainsi que d'autres à l'interprétation douteuse (je pense à Jake Gyllenhaal, sans profondeur, qui a pourtant été si bon auparavant dans Donnie Darko). En tout cas, malgré quelques belles scènes de catastrophes et d'exploration dans la neige, on peut dire que ce film m'a refroidi.