Et si l’impensable arrivait ? L'apocalypse nucléaire et la fin du monde tel qu'on le connaît aujourd'hui.
Le nucléaire est à la fois une curiosité intrigante et surtout très inquiétante...
Le Jour d’après imagine ce que deviendraient les États-Unis après une attaque nucléaire massive. Le film sort en 1983, au cœur d’une guerre froide à son paroxysme. Cette année-là, le monde frôle réellement la catastrophe : Ronald Reagan parle d’“Empire du mal”, les États-Unis déploient leurs missiles Pershing en Europe, l’URSS répond avec ses SS-20, un avion civil sud-coréen est abattu, et un officier soviétique évite de justesse une riposte nucléaire à cause d’une fausse alerte. Autant dire que le climat est délétère.
Dans ce contexte, Le Jour d’après n’est pas un simple film catastrophe : c’est un miroir de la peur collective. Diffusé à la télévision devant plus de 100 millions d’Américains — même Ronald Reagan l’aurait vu — il frappe fort.
Malgré des effets spéciaux un peu datés (par exemple les champignons atomiques), le film reste anxiogène, sobre et terriblement réaliste. Là où beaucoup auraient choisi le spectaculaire, il montre la lente désintégration physique des victimes, la saturation des hôpitaux et celle de l’ordre social et familial, soulignant la fragilité de la société face à une catastrophe nucléaire. On a presque l’impression d’assister à un documentaire. Le film britannique Threads, sorti un an plus tard, ira encore plus loin en ce sens.
Certains pourront lui reprocher de minimiser la gravité des conséquences d’un conflit nucléaire, surtout comparé à Threads (1984), beaucoup plus radical et désespéré/déprimant. Mais cette retenue, typiquement américaine, rend Le Jour d’après plus accessible et symbolique : il ne cherche pas à nous traumatiser, mais à nous faire réfléchir.
Plus de quarante ans plus tard, il reste d’une actualité troublante. À l’heure où les tensions internationales et la menace atomique refont surface, Le Jour d’après garde toute sa puissance d’avertissement.
Espérons simplement que cette fiction ne devienne jamais réalité !
Je terminerait en reprenant la célèbre citation d’Albert Einstein prononcée également directement dans le film :
> “Je ne sais pas avec quelles armes la Troisième Guerre mondiale sera menée, mais la Quatrième le sera avec des pierres et des bâtons.”
Je vous invite à le voir comme expérience interpellante !