Adepte du premier degré, s’abstenir ! Car, à ce degré, ce Jour des fous est un pur nanar. Reprenant tous les codes éculés du genre, l’ensemble ne vise qu’une chose : des meurtres gore et du nichon. Nada mas ! Autrement dit, le sujet n’est articulé qu’autour de ces deux éléments et son scénario ne recule devant aucune incongruité. La porte du lycée est fermée ? Pas grave, quand après resté deux heures à attendre qu’elle s’ouvre, un groupe de deux courageux fait le tour pour entrer par une fenêtre, un orage éclate et tous les autres entrent par la porte qui est finalement ouverte. Votre ami vient de mourir après avoir ingurgité une mixture qui lui a fait exploser le bide et vous êtes restée seule sur place ? Comme vous êtes tachée de sang, allez prendre un bain pour vous rafraîchir (et ne demandez pas pourquoi il y a une baignoire dans ce lycée désormais désaffecté). Vous croyez être seuls dans ce lieu prêt à tomber en ruines ? Mais non, vous tombez nez à nez avec le concierge qui garde le lieu avant d’être détruit (des fois que quelqu’un viendrait le dégrader s’il n’y a personne). Bref, des perles comme celles-ci, on en trouve à la pelle, et soit on trouve ça tordant, soit on le juge affligeant.
Perso, ce genre de délires, c’est pas trop pour moi, et je fais plutôt parti de la team de ceux qui trouvent le résultat affligeant. J’imagine cependant que le projet n’est pas à prendre entièrement au pied de la lettre et que de nombreux points relèvent de l’humour pur. Mais il est regrettable et surtout problématique qu’on ne parvienne pas à distinguer ce qui relève, ou pas, de l’intentionnalité. Le type pendu qui, finalement, parvient à se débattre pendant deux minutes pour échapper à la pendaison, franchement c’est ridicule. Mais quand il meurt, au final, d’un coup de hache au milieu de la figure planté par une de ses amis qui l’a pris pour le tueur, c’est plutôt drôle. Mais, honnêtement, ce gag, car c’en est un, est trop rare pour qu’on puisse soupçonner l’ensemble d’être aussi fun. Les dialogues sont vraiment écrits avec les pieds, les acteurs franchement pas fameux et il est absolument impossible de croire que dix ans se sont écoulés entre la première séquence et la vengeance de Marty, tant les personnages n’ont pas changé d’un iota. En même temps, les acteurs avaient tous une trentaine d'années pour jouer les lycéens.
C’est donc clairement plutôt mauvais même si on pourra apprécier quelques mises à mort amusantes, ou, à tout le moins, originales. En revanche, pas de trace du moindre suspense ou d’un seul jumpscare vraiment efficace tant les trois scénaristes-réalisateurs ne sortent jamais des chemins balisés. De ce film clairement fauché, on notera quelques séquences plutôt soignées comme cette poursuite entre le tueur et Caroline Munro dans le dédale des couloirs, et une gestion plutôt rigoureuse de l’espace. Pour le reste, ce film du milieu des années 1980 (période où le slasher commençait à s’épuiser) sent franchement la naphtaline.