Un traumatisme plus ou moins surmonté pour moi qui hésitait à voir ça en entier, car même si le film est surtout une histoire de confrontations entre visions de survie (divisées entre militaires machos, scientifiques fous et civils pris entre les deux) face aux zombies pourris par le soleil, ben les scènes de morts par grignotage zombie restent très angoissantes et gores.
Même si elles se voulaient "amusantes" ou "ironiques", car des militaires bien connards gagnent la monnaie de leur pièces. Limite, eux et le Colonel Rhodes sont pires que les zombies car ils sont racistes, machos, obsédés sexuels, paranos et autoritaristes - même s'ils ont peu poussés par Logan le scientifique fou pour les deux derniers défauts.
Le Dr Logan essaye de transformer Boubou (ou Bub) le zombie en un être évolué pouvant contrôler sa faim, lire, écouter et même parler ... et tirer à l'arme à feu. Sauf que le docteur fait ses expériences sur les corps de militaires morts et le nourrit avec.
Mais voir des êtres humains se faire réduire en charpies, déchiqueter, dévorés vivants dans les pires souffrances par des morts est un sort que je ne souhaite pas même à mes pires ennemis (encore une fois, on voit que Tom Savini est traumatisé de la Guerre du Vietnam et a vu des cadavres pourrir les organes à l'air).
Y a un maigrichon qui se fait désosser et arracher les membres, et il continue de crier jusqu'à ce qu'on lui arrache les yeux et la tête. Même en voyant le caoutchouc c'est sacrément traumatisant à voir. Idem pour un autre qui se fait croquer les doigts et le crâne jusqu'à avoir l'orbite à l'air (le pire, c'est qu'il rigole en se faisant manger, la folie étant son dernier refuge tandis qu'un autre a opté intelligemment pour le suicide pour ne pas finir mangé vivant).
Triste un peu de voir Miguel tué par ces morts-vivants, lui qui avait tout fait pour leur échapper. Mais il a fait ça pour sauver Sarah, Bill et John des griffes des militaires de Rhodes. Nos héros civils ont compris qu'il valait mieux fuir sur une île déserte loin de la civilisation de toute façon pourrie soit par des fachos, soit par des zombies dévoreurs de chairs vivantes.
Y a bien Boubou qui mérite un peu de compassion parmi les zombies, car Logan avait réussi à le rendre plus humain que les humains. Et l'ironie le fait tirer sur le Colonel Rhodes en saluant le drapeau comme tout bon Américain.
Bref, le Jour des Morts-Vivants reprend cette satire post-apocalyptique de la société américaine chère à Romero. Mais il arrive aussi à retranscrire les peurs, les peines et l'auto-destruction chez les humains entourés de zombies.
Même si la fin se passe aussi via un hélicoptère, je suis bien content de voir les survivants être heureux sur une île déserte et laisser la civilisation déchue aux morts qui héritent de la Terre. Peu importe que ce soit une "malédiction divine" contre une Humanité qui a fauté ou un virus, qu'ils profitent de la tranquillité d'une île sauvage vierge de tout système prédateur.