Au début, le film est plaisant dans sa façon dynamique de relater le fonctionnement quotidien d'un journal, "La dernière heure", et les méthodes -bien connues- plus ou moins avouables pour capter un maximum de lecteurs. On y rencontre des personnages pittoresques et toniques, en même temps qu'une floppée de comédiens de seconds rôles qu'on aime.
Il y a dans ce didactisme, porté notamment par le sévère rédacteur en chef incarné par Pierre Renoir, quelque chose de l'étude balzacienne. Et d'ailleurs quand fait irruption une timide journaliste débutante en quête de travail, on peut penser à Rastignac ou, a contrario, à Rubempré.
L'apparition du personnage de Marie Déa sonne la fin de la partie intéressante du film de Georges Lacombe. Cette belle Hélène est une figure ni réaliste ni cohérente qui introduit un romanesque superficiel et stigmatise un scénario particulièrement mal écrit, une mise en scène qui se désunit.
Ainsi, les sujets journalistiques anecdotiques auxquels prend part Marie Déa sont grossiers, qui ne visent qu'à dénoncer la rouerie et même la fourberie d'un journalisme sensationnel, avant que le dernier épisode, édifiant à la manière du cinéma pétainiste de la période, soit comme un sursaut moral, une rédemption. Ce reportage tout en bravoure sur un navire en mer est une longue séquence d'action dramatique, si longue qu'elle en devient hors de propos.