Une saga qui se termine bien mieux qu'elle n'avait commencé (spoilers)

Ce troisième et long opus (2 heures et 20 minutes) suite du Labyrinthe (2014) et du Labyrinthe : la Terre brûlée (2015) clôture la saga de science-fiction sous la houlette de Wes Ball de manière plus ambitieuse et aboutie qu’elle n’avait commencé. C’est un des meilleurs teen-movies que j’ai vu et j’ai été d’autant plus surpris que les deux opus précédents sont d’un niveau bien inférieur. En vérité, cette saga a monté crescendo pour finir en apothéose jusqu’à la conflagration finale entre l’organisation Wicked, dirigée par Ava Paige et son sbire Janson, qui recourt aux méthodes les plus douteuses pour trouver un vaccin au virus Braise et les résistants et immunisés, bien décidés à renverser cette dernière et à libérer ceux d’entre eux qui ont été capturés pour servir de cobayes aux expériences de l’organisation criminelle.
Dans le film précédent, Minho, ami de Thomas (Dylan O’Brien) et de Newt (Thomas Brodie-Sangster), a été capturé par Wicked à la suite de l’assaut des troupes de cette dernière du camp du Bras Droit. La trahison de Teresa qui a révélé cet emplacement a, en effet, rebattu les cartes. Six mois plus tard, le film s’ouvre sur une spectaculaire course poursuite d’un train (me rappelant au passage les bonnes vieilles scènes d’Indiana Jones ou plus récemment de Lone Ranger) acheminant les immunisés à la dernière ville dans laquelle ils subiront d’autres expériences et souffrances dans le but d’extraire un remède de leur sang. Thomas, Vince et leurs acolytes tentent de les sauver ce qu’ils parviennent à faire en partie seulement car Minho est introuvable. Thomas, accompagné de Newt et Fry, décide alors de rejoindre la Dernière Ville pour le retrouver et en finir mais Vince, préférant s’occuper de ceux qu’ils viennent de libérer, ne le suit pas cette fois. Ils retrouvent alors, après une altercation avec Wicked aux portes de la Dernière Ville, Gally que tout le monde croyait mort lorsque Thomas et ses compagnons se sont échappés du labyrinthe dans le premier opus. Je ne m’attarde pas davantage sur l’histoire, je pars du principe que vous l’avez vu.
La première chose qui m’a plu c’est le scénario qui est surprenant par rapport au titre de la saga puisque le labyrinthe ne réapparait pas dans cet opus mis à part un virtuel grâce auquel Wicked torture les immunisés qu’ils ont enlevés pour extraire un sérum susceptible de ralentir le virus Braise contracté par un individu. Il y a également des parallèles intéressants qui sont dressés avec notre société contemporaine notamment l’allusion, certes, éculée mais toujours criante de vérité d’une élite retranchée dans sa tour d’ivoire qui est ici la ville à l’abri de la colère de la populace qui gronde aux pieds du mur. Cette élite finit par être renversée par sa propre arrogance qui la conduit à sa perte et par l’insurrection des opprimés qui n’ont plus d’autre choix que de céder à la violence, en l’occurrence Wicked qui s’obstine à vouloir créer un vaccin fût-ce en sacrifiant une partie d’une population déjà fortement décimée par la maladie. Cette dimension d’élite est exploitée également au travers du personnage de Janson qui s’émancipe de la tutelle de Paige lorsqu’il la tue vers la fin du film. Il veut, grâce au vaccin obtenu avec le sang de Thomas, choisir une élite dont il fera bien sûr partie qui survivra au chaos. Il considère qu’il « mérite » de survivre contrairement à Thomas qui a ce don d’immunité inné en lui et qui n’a rien fait pour l’avoir, qui ne s’est pas battu pour.
Par ailleurs, le traitement de la place de ce virus dans l’histoire et dans les interactions humaines est bien pensé et bien agencé. En effet, on retrouve à nouveau un parallèle avec notre société et ces maladies incurables qui détruisent les sentiments, les amitiés voire des amours et plus généralement le tissu social. Le virus Braise du film éradique non seulement l’humain au sens biologique mais aussi au sens social et l’amitié brisée de Thomas et Newt qui se transforme progressivement en Fondu à la suite de sa morsure en est l’exemple ultime. Le virus a monté les hommes les uns contre les autres comme à chaque grande crise de notre histoire lors desquelles les inégalités et les haines comme celle que se vouent Thomas et Janson sont exprimées à leur paroxysme.
En bref, cette saga par ce film termine bien mieux qu’elle n’avait débuté. C’est un spectacle divertissant et haletant car, en quasiment deux heures et demie de film, on ne s’ennuie pas, ludique car soulève en filigrane des thématiques contemporaines et original par ses retournements inattendus.
Il n’en demeure pas moins qu’il souffre de certaines facilités scénaristiques comme toujours : le sang de Thomas comme panacée au virus arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, Gally dont on se demande comment il a survécu mais dont manifestement on avait besoin pour le scénario et enfin le personnage d’Ava Paige qui n’est pas bien développé ni cohérent dans la mesure où elle paraît faire preuve de beaucoup de mansuétude ce qui entre en contradiction avec l’obstination et la véhémence dont elle a fait preuve dans les opus précédents.

Bigben74d
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2018 et Les meilleurs films avec Thomas Brodie-Sangster

Créée

le 5 sept. 2018

Critique lue 630 fois

Bigben74d

Écrit par

Critique lue 630 fois

D'autres avis sur Le Labyrinthe - Le Remède Mortel

Le Labyrinthe - Le Remède Mortel
LeTigre
7

Thomas et les blocards à l'assaut contre WICKED !

Troisième opus de la franchise Labyrinthe commencée en 2014, cette production n’est malheureusement pas très inspirée du troisième roman écrit par James Dashner hormis quelques détails, elle est même...

le 26 févr. 2018

17 j'aime

9

Du même critique

Arctic
Bigben74d
8

Un "survival" étonnant

Premier long métrage de Joe Penna et présenté en hors compétition à la 71e édition du Festival de Cannes en 2018, ce « survival » est un bon cru porté à la perfection par un Mads Mikkelsen solitaire...

le 14 mai 2018

5 j'aime

3

Ghost of Tsushima
Bigben74d
9

Japanese journey: an Assassin’s creed story

C’est sans grande excitation et un peu par hasard que je me suis lancé dans l’odyssée de Ghost of Tsushima, un action-aventure développé par Sucker Punch et édité par Sony dans cette période de fin...

le 29 sept. 2023

1 j'aime