Dans Le Loup de Wall Street, film de Martin Scorsese sorti en 2013, on découvre Jordan Belfort, interprété par Leonardo DiCaprio, 22 ans, marié et courtier en bourse au sein de l’entreprise LF Rothschild. Mais à peine a t’il obtenu sa licence de courtier que l’entreprise fait faillite et il est immédiatement licencié : c’est le fameux Lundi Noir du 19 octobre 1987.
Dans cette histoire supposément vraie, Jordan va faire la rencontre d’un certain Donnie Azoff, supposément son voisin de palier et de toute évidence très impressionné par le niveau de vie de Belfort qui depuis, a retrouvé un emploi. Ils décident de s’associer pour fonder leur propre société de courtage : Stratton Oakmont. Alors que leur revenus augmentent de manière exponentiel grâce à la méthode du “pump and dump”, un agent du FBI, Patrick Denham, suspicieux de connaître la légalité de leurs activités va mener l’enquête...
Dans cette histoire d’entreprise et de gros sous tout est vrai… ou presque. En effet, les histoires les plus rocambolesques sont parfois les plus vraies et dans le cas du Loup de Wall Street la fiction rejoint de très près la réalité. Le film s’appuie sur les mémoires de Jordan Belfort elle-même, publié en 2007 et dont les droits furent achetés la même année par les studios de la Warner.
Cependant, le scénariste Terence Winter tient à préciser que si le script respecte en effet fidèlement la trame du livre, rien ne permet de dire que Belfort soit un narrateur très fiable. Mais en faisant plusieurs recherches on se rend vite compte que bon nombre de faits sont avérés et même vérifiables. De l’aveux même de l’agent fédéral Gregory Coleman, qui a traqué Belfort pendant 10 ans, certifiant que : “tout ce que ce mec a écrit est vrai”. Caméras de surveillance, témoignages, soirées filmées, articles de presse, tout est là pour renforcer la véracité d’un bon nombre de séquences du film, aussi bien au niveau des dialogues, des anecdotes, des disputes que des personnages. Belfort lui-même considère le film comme réussi en ce sens qu’il retranscrit fidèlement l’atmosphère générale de cette époque, précisant même que son rythme de vie était bien pire que ce qui est présenté dans le film.
Certes, si certains noms sont changés et quelques évènements romancés pour des raisons évidentes de mise en scène et de dramaturgie, le Loup de Wall Street semble d’une grande fidélité historique. Même si l’authenticité de la vie de Jordan Belfort peut éventuellement être remise partiellement en question, en revanche la description de Stratton Oakmont, de ses activités et globalement de son histoire ne fait quasiment aucun doute.
Dans ce long métrage Scorsese et DiCaprio font la paire. Leurs capacités à se transcender tout en respectant le matériel de base amène un second message au sein du film. Déjà habitué des films de gangsters, le réalisateur une fois de plus nous fait aimer des personnages hors-normes. Des personnages qui, dans leur folie, viennent détruire le rêve américain d’une manière aussi brutale comme le cinéma en a peu connu. C’est au sommet de sa gloire que Belfort va chuter comme jamais, tel un Tony Montana de la finance. Si DiCaprio incarne bien le Loup de Wall Street rien n’avait préparé le spectateur à ce que cet animal soit le chef, non pas pas de la meute, mais bien le roi de la Jungle.