Scorsese et Di caprio ont toujours fait bon ménage, c'est vrai pourquoi changer une équipe qui gagne ? Après Gangs of New York, Shutter island, Aviator ou encore Les infiltrés, ce duo nous offre une fois de plus une bombe hollywoodienne qui marche. Ce film de 3 heures ( dont on ne voit pas le temps passer) est furieusement absurde, drôle, outrancier et jouissif !

Ceux qui s'attendent à ce que le film soit un manuel du genre Wall Street Pour Les Nuls ou Comment devenir millionnaire en 3 heures vont être déçus. La preuve, la première scène du film qui donne le ton : un lancer de nain rien de moins !

Scorsese porte à l'écran la version trash du "american dream" poussé beaucoup trop loin qui au final se retourne contre notre cher louloup et sa meute, car tout est excessif dans la vie de Belfort. Après une avalanche de top models, prostitués, cocaïne, méthamphétamines, fêtes digne d'un Gatsby moderne et surtout du fric du fric du fric... Cette bulle bling-bling qui fait rêver n'importe qui ce révèle en fait être une bonne et grosse critique de ce matérialisme foireux absurde et surtout excessif. A force d'en vouloir toujours plus, encore et encore plus, ça a fini par se retourner contre lui.

Pourtant il est tellement séduisant ce self-made man qu'il en est presque attachant ! Di caprio qui colle parfaitement à son personnage nous entraîne dans sa meute de loup, nous captive par son charisme, et rend tout ce monde de chiffres boursiers si facile que on aurait presque envie de rejoindre son équipe et nous aussi rester solidaire à notre chef de meute... Seulement voilà, comme il le dit, il n'y a pas d'amis à Wall Street... Et tout ce beau petit monde poli par les millions gagnés trop facilement s'écroule sur lui même entraînant tout avec lui dès que le FBI trouve le moyen de le coincer... Un monde éphémère bâtit trop vite et qui s'écroule aussi vite comme un château de cartes.

Au delà du fond, formellement parlant le film est aussi très abouti. Tout est bien pensé pour servir le film les ralentis, les prises de vue, les plans. Bon malgré tout je dois dire que j'ai un peu tiqué sur le doublage des gros plans sur Jordan Belfort où le décalage des voix était un peu trop voyant, c'est le problème des gros plans et ça casse un peu la magie du truc mais à part ça rien à dire.

Jonah Hill et Di caprio ensemble je dois dire que c'est plutôt inattendu comme duo à l'écran mais ils ont tous deux fait corps avec leur personnage alors franchement ça marche et j'adore !
J'ai été contente de retrouver shane de The walking dead (Jon Bernthal) dans le rôle de ce baron bodybuildé et Jean Dujardin en banquier suisse véreux.

En bref une grosse claque de 3 heures sur un rythme de fou enchaînant les fêtes déglinguées et surréalistes les bad trip la montée en puissance de Stratton Oakmont avec des orgies de malade, un léo qui s'excite comme un chien contre les hôtesses de l'air, un rail de coke sur les fesses d'une prostituée... Tout ça grâce à de la tchatche tellement agressive et polie que les pigeons tombent toutes les secondes. En fin de compte tout se résume à cette simple phrase "vendez-moi ce stylo" ou comment vendre des actions de merde de sociétés pourries à des clients friqués dont on se fout s'ils vont tout gagner ou tout perdre...ce qui compte c'est combien la meute va se faire !
Ce qui est appréciable aussi dans toute cette absurdité c'est justement l'absurdité, Scorsese ne fait pas de l'histoire de Belfort un drame épique malgré l'ironie de la situation où tout fout le camp au même moment. Et cette scène de demande de divorce tout simplement magistrale ! Mais au lieu de le plaindre ou de se dire que sa ruine n'est que justice on a juste envie de pouffer de rire grâce au ton tellement léger du film.

Alors peut être que certains prendront tout ceci pour quelque chose de creux et vulgaire du style "OMG je suis trop choqué il n'y a que des scènes de sexe et de drogue !Ce sont tous des dépravés ! Une décadente glorification de ces obscénités ! et blablabla..."
Alors déjà on est en 2014 d'accord c'est loin d'être le premier film à présenter des scènes de sexe ! Et ensuite ceux qui pensent que c'est un hommage à Belfort, une apologie de l'Amérique friqué dopé et décadente ont tout faux ! Scorsese étale justement toutes ces scènes obscènes (franchement drôles je dois bien l'avouer tellement c'est ridicule) qu'on est frappé immédiatement par sa critique au contraire, il en fait tellement trop, des masses et des masses qu'on comprend qu'en fait il se fout royalement de la gueule de ses gogos aux vies superficielles et inutiles.

Vous n'êtes pas encore allez le voir ? Vous êtes légèrement ouverts d'esprit ? Vous ne vous appelez pas Mère Térésa ? Ceux qui correspondent à ces critères peuvent tout de suite foncer sur le cinéma le plus proche, spectacle garanti !
Fanny_Serra
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le 3 janv. 2014

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Fanny Serra

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