Le caprice chaud

Discussion entre Leonardo DiCaprio et son agent, deux mois après la cérémonie des oscars 2007 :
- J’en ai marre.
- De quoi Léo ?
- A ton avis ?
- Encore cette histoire d’Oscar ?
- Bah oui…
- C’est pas grave ça sera pour la prochaine fois.
- Mais je veux mon Oscar, tu comprends ?
- Oui mais c’est ça la vie d’acteur. Tu fais de ton mieux pour bien choisir tes rôles, tu joues, et tu espères que les critiques soient bonnes. Les récompenses viendront bien un jour…
- En gros tu sers à rien. En plus j’en ai marre je t’ai dit ! Je vais prendre les choses en main dès maintenant. Je vais acheter les droits d’un livre, choisir le réalisateur, jouer et gagner un Oscar.
- C’est pas comme ça que ça se passe Léo.
- M’en fous.
- Ok, tu voudrais acheter quoi par exemple ?
- Les mémoires de Jordan Belfort.
- L’escroc milliardaire qui est en prison ?
- Oui.
- Mais le livre n’est même pas encore sorti, et tu veux déjà acheter les droits pour l’adapter au cinéma ?
- Oui.
- Et ça n’a rien à voir avec le fait que Brad Pitt veut aussi acheter les droits ?
- M’en fous de Pitt.
- OK. Un milliardaire escroc… Tu veux refaire attrape-moi si tu peux ?
- C’est pas pareil. Justement, les gens m’aimaient bien dans ce film en plus.
- Oui c’est vrai, comme dans tous les autres d’ailleurs. Tu as beaucoup de soutien sur internet et beaucoup de monde aimeraient que tu aies un Oscar.
- J’en ai rien à foutre des branleurs sur 9Gag… C’est pas eux qui votent pour les Oscars.
- Comment tu vas faire alors ?
- Je t’explique : en gros, j’achète les droits maintenant, mais on tournera le film que d’ici 4-5 ans pour qu’il sorte vers 2013-2014.
- Ah oui quand même.
- Avant, je continue à tourner des films. Comme tu dis, je sais que je joue bien les riches, surtout quand ils pètent un plomb. « Il me faut du lait » d’Aviator passait particulièrement bien.
- Oui pour ça Belfort fonctionnera bien. Il paraît qu’ils faisaient des lancers de nains dans les bureaux.
- Stylé.
- Et pour le réalisateur ?
- A ton avis ? Scorcèse évidemment ! Ça fait déjà quelques films que je me le coltine mais je pense que ça vaut le coup. Même s’il fait toujours la même chose, montée du héros, descente du héros. Mais je décide de plus en plus de ce que je veux faire sur le plateau, et bientôt je pourrai faire ce film en étant dans 90% des plans facile.
- Tu vas tourner quoi d’autre d’ici là ?
- Bah Scorcèse justement me propose un projet pour jouer un fou sur une île dans un hôpital psychiatrique.
- Ah pas mal ! La folie ça marche toujours.
- Ouai comme ça je m’entraîne un peu, et pourquoi pas gagner l’Oscar dès cette interprétation… Faut que je sois bon !
- Je te le souhaite.
- Et sinon j’ai des trucs grand public de Nolan, un truc sur les rêves, et un Tarantino, mais ça me donnera jamais mon Oscar ça…
- On sait jamais !
- Non tu verras. J’ai aussi une piste pour jouer Gatsby, ça serait parfait pour me chauffer, un milliardaire en plus ça peut pas faire de mal.
- Très bien tout ça ! Tu sais que je commence à y croire à ton projet ? Par contre y’a un truc qui me gêne…
- Quoi ?
- Le film de Scorcèse là, il est contre la finance, non ?
- Bah… Ouai.
- Mais les Oscars ils aiment pas trop les trucs anti-USA. Ils se mouillent pas trop d’habitude…
- Oui je sais, c’est tendu. Reste plus qu’à prier pour qu’on ait bientôt une grosse crise financière ! Un bon crack comme en 29, ça pourrait nous aider.
- Pas bête. Ça me va ! On va le gagner cet Oscar Léo !
- Non.
- Non ?
- Non, je vais le gagner, moi. Toi, t’es viré.