Encore une fois, Martin Scorsese nous régale avec son talent de génie. Avec "Le Loup de Wall Street", il adapte ici l'autobiographie de Jordan Belfort, courtier en bourse dans les années 80, dont l'ambition n'a d'égal que sa mégalomanie. Le protagoniste, issu d'une famille ouvrière mais avec une soif de réussite sans vergogne, débarque à Wall Street dans l'idée de devenir un riche courtier. Rapidement, il va monter sa propre société de courtage et devenir millionnaire grâce à une technique pas vraiment légale et peu scrupuleuse. Le film nous plonge dans l'univers des "traders", complètement irréel, dans lequel l'argent n'a de valeur que la soif insatiable qu'en ont ces hommes, se livrant à une vie de débauche dans laquelle les excès n'existent pas. Drogues, alcool, sexe à outrance, divertissements sadiques, s'entremêlent dans - et en dehors - le bureau de la société, et les plus folles excentricités sont permises - et même fortement recommandées. Très vite, et grâce à une introduction de grande envergure, il est évident que le personnage de Belfort se présente - et est considéré par ses collègues - comme une sorte de messie - cf, la scène de son premier speech dans la société sous le tonnerre d'applaudissements. Au départ réservé et respectueux des autres, il est très rapidement avalé par la soif d'argent et de reconnaissance, cédant à toutes les dérives. De son ascension à sa déchéance - pas si grande que ça -, nous assistons à la construction de son empire, basé sur la manipulation. Le film met parfaitement en évidence, l'impunité dont bénéficient ces grands escrocs en cols blancs, pouvant voler des millions et s'en sortir avec très peu de prison. Parfaitement mis en scène, le film parvient presque tout le temps à maintenir le spectateur en haleine - quelques légers décrochages tout de même, mais sur trois heures, c'est un peu logique -, notamment grâce à une narration de grande qualité. Leonardo DiCaprio est franchement épatant, le rôle lui comme un gant, il porte le personnage avec une grande aisance - sans doute l'année du sacre pour lui, j'espère -, et matérialise efficacement la transformation de celui-ci. Le casting dans son ensemble est de très haut vol, surtout, quel grand plaisir de voir Jonah Hill loin de ces films à l'humour gras et lourd, on peut enfin constater le potentiel de son talent. A noter l'épouvantable interprétation de Jean Dujardin dans son rôle de banquier Suisse, quelle horreur. "Le Loup de Wall Street" est donc un très bon Scorsese, à voir sans hésitation.

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le 15 mars 2014

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Erikcubique89

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