Je reprends mes notes et écris ces quelques lignes à froid, plusieurs mois après mon visionnage. Ca sera peut un peu plus décousu que d'habitude ou ca l'est déjà pas mal.


Dans cette histoire s'articule de manière – un peu grinçante par endroits - la situation d'un village mis sous pression par des promoteurs avides avides de rentabiliser le « charmant » de l'endroit et d'en retirer une juteuse plus value et un conte cruel avec des bois impénétrables et la nuit comme linceul.


Ce qui m'a beaucoup marqué ce sont ces plans filmées à hauteur et à vitesse d'animal. Parfois on est un chevreuil bougeant tranquillement son regard pour embrasser la la situation, ailleurs on est lapin filant à ras du sol suivant les humains dans leurs marches.

Par 2 fois nous serons humains regardant défiler la voute formées par les branches – bien certaines- des arbres et le ciel qui perce au travers.


Quant à l'utilisation de la métrique du cadre elle est remarquable. Autant dans sa profondeur utilisée à la manière d'Ozu, que dans ses dimensions mêmes qui marquent avec un certain brio la temporalité de l'action. Le choix et l’enchaînement des plans est une vraie réussite grâce au motif de mise en scène et de sa répétition.


Je note aussi que toujours fasciné par la voiture le réalisateur s'attarde à filmer par la lunette arrière le trajet que l'on parcours, à l'inverse d'un américain plein d’énergie se jetant vers le futur filmant l'action depuis le point de vue du conducteur.


Ce film est un conte par beaucoup d'aspects entre autres dans sa manière d'amener le fantastique, dans le choix des lieux et des protagonistes, ou encore dans la petite ritournelle sur le fragile équilibre.


Le plus remarquable c'est bien cette forêt qui détermine le mode de fonctionnement du lieu et du film. Dans ce lieu le mal n'existe pas en tant que substance. C’est un mode.


bran_noz
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le 25 oct. 2024

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