On ne passe pas loin de la catastrophe

Je voulais voir l'ampleur des dégâts que laissait supposer la bande annonce du Manoir. Bien trop promu par les YouTubers sur leur page Facebook et leur compte YouTube pour être un bon film (autant de promo, c'est bien le signe qu'ils n'ont pas confiance en le bouche-à-oreille), "Le Manoir" devait se montrer catastrophique.

S'il n'est pas catastrophique, il n'est pas bon non plus. C'est un empilement de clichés que même le ton parodique du film ne peut justifier. Vous voulez un exemple ? Les personnages. Natoo est une blonde écervelée. Kemar est un vieux survival de Tragédie/Willy Denzey. Jérôme Niel est le parisien tout le temps énervé, accro à son smartphone et qui ne veut pas lâcher son ex. Vanessa Guide, c'est l'ex et c'est une kaïra. Ludovik, c'est le fils à maman puceau et trouillard. Mister V, c'est le mec qui se rêve acteur aux USA et qui parle la moitié du temps en anglais. Vincent Tirel, c'est le grand nigot fumeur de pét' et mangeur de champignons. Et Delphine Barril, c'est la nymphomane du groupe.

J'ai rarement vu autant de personnages clichés en un seul film. Et ça, ce n'est qu'un exemple. Car le film est, au début, très malaisant. En fait, on s'aperçoit vite que leur humour qui fonctionne (au moins sur moi) sur YouTube n'est pas du tout adapté à un médium comme le cinéma. Du coup, ils se ramassent assez rapidement.

Alors pourquoi leur donner la moyenne malgré tout ? Eh bien parce que si les scénaristes et les dialoguistes ne sont vraiment pas bons, le réalisateur sauve l'ensemble. C'est la vraie surprise de ce film : je ne m'y attendais pas du tout mais "Le Manoir" a une bonne réalisation, une bonne direction d'acteurs et parfois de bonnes idées de plans. Tony Datis est pourtant un novice sur le grand écran. Il s'est surtout fait la main sur des clips musicaux et notamment pour Skrillex.

C'est ce qui sauve véritablement le film. Sans ça, cela aurait été un véritable naufrage.