Après le téléfilm Tower of Terror en 1997 et The Country Bears en 2002 (disponible en France à partir de l’arrivé de Disney +), le studio Walt Disney Pictures va de nouveau produire une adaptation d’une de leur attraction : The Haunted Mansion.
L'histoire de l'attraction présente le manoir comme une maison de retraite pour fantômes sans logis, ce qui fait que la demeure est hantée par 999 fantômes. Dans les scènes du grenier des attractions de Disneyland et du Magic Kingdom, l'histoire de Constance Hatchaway, une mariée « veuve noire » qui épousa successivement cinq hommes riches qu'elle assassina tour à tour afin d'hériter de leurs fortunes respectives est narrée.
Si le script initial de David Berenbaum essaye de suivre la trame de l’attraction, il va en garder la moelle et rendre l’histoire plus familial et plus comique.
The Haunted Mansion sort en 2003 la même année que Pirates of the Caribbean : The Curse of the Black Pearl, lui aussi une adaptation d’une attraction du parc de Disney.
Pour comprendre l’échec du film, il faut faire un comparatif avec le film de Gore Verbinski. En effet, ce qui faisait le succès de ce dernier est exactement ce qu'il manque à celui-ci. La force du film de Verbinski reposait essentiellement sur le scénario qui mélangeait ingénieusement l'histoire de l'attraction avec une histoire d'amour et le mythe des pirates. Dans celui-ci l'équipe semble s'être tellement fixé sur les effets spéciaux et la qualité visuelle du film, qu'ils en ont oublié le scénario. On se retrouve alors avec une histoire frôlant la limite syndicale. Aucune ingéniosité, aucun sens du rythme, aucun sens de l'humour. On s'ennuie presque à chaque plan.
Les acteurs, à commencer par Johnny Depp, étaient passionné par ce qu'ils faisaient et s'en amusaient, cela se voyaient à l'écran, au point de nous surprendre à chaque fois. Ici, l’équipe d’acteur nous sert le strict minimum de ce qu'il sait faire. Chacun des comédiens semble s'ennuyer et ne pas bien savoir ce qu'il fait là, résultat, on s'ennuie autant qu'eux.
Eddie Murphy est appelé à en faire des tonnes, il va finir par convaincre les spectateurs que sa carrière est décidément derrière lui. La petite touche comique des relations entre les deux mômes suffisait amplement à détendre l'atmosphère et à faire du film ce qu'il est vraiment : une simple comédie familiale. Au final, la direction d’acteur est inexistante et rend les comédiens proprement insupportables. Même les gosses Aree Davis et Marc John Jefferies finissent par ne plus que crier et agiter des bras comme la maman Marsha Thomason. Ils avancent tous à pas feutrés dans une histoire dénuée de rebondissement et aussi fine qu’un linceul.
Seul Terence Stamp en majordome au visage lugubre et avare en paroles, a le chic pour apparaître de manière impromptue (cause de quelques sursauts pour les plus impressionnables) et au bon moment. L’acteur en fait un minimum avec une efficacité maximale.
Le film possède d'indéniables qualités. À commencer par des effets visuels et des maquillages qui permettent de créer un monde de fantômes et de morts-vivants particulièrement efficace (les squelettes de Rick Baker sont les vedettes de la meilleure séquence du film).
Au rayon des réussites, on peut également louer les vertus de la direction artistique capable de créer un manoir d'une grande richesse architecturale et ornementale (il est d'ailleurs très frustrant de ne pas plus visiter les multiples pièces). Dans ce cadre très riche et varié, on peut essayer d’apprécier la performance des techniciens, à défaut de celle des acteurs.
The Haunted Mansion est un film qui peut se montrer sympathique et finalement quelque peu effrayant pour les enfants. Comme quoi, le manque d'ambition peut parfois accoucher d'un film, certes quelconque et vite oubliable, mais néanmoins distrayante le temps de la projection.