There's a point at 7,000 RPM where everything fades.

Je fais partie de ces personnes qui ne sont de base pas très portées sur les sports automobiles et alors encore moins les 24h du Mans. Toutefois, la promotion du film a titillé mon intérêt et tout semblait indiquer un biopic calibré pour les Oscars. Et le résultat est en plein dedans, sans dévier d’un centimètre. Donc oui, le film est extrêmement académique et, de la part de Mangold, certaines décisions de mise en scènes ne surprennent pas ni ne déçoivent. L’histoire est plutôt bien rythmée, même si elle suit là encore un tracé assez formalisé dans le genre. Toutefois, la dynamique au sein de l’intrigue et comment chaque partie s’articule avec les autres pour conduire jusqu’au climax fait que la tension va monter progressivement et se relâcher totalement au cours de cette course légendaire, épique, mythique.


Si les personnages attachants, on est là aussi dans un système bien en place, presque caricaturale, avec le vice-président qui affiche un sourire Colgate de méchant dès le premier plan, la figure du PDG qui finit par devenir sympathique quand ça devient personnel, le mec qui essaye de se faire bien voir aux yeux du patron et qui apporte son soutien aux autres (avant de disparaître vers la moitié du film, quand son rôle est terminée), et la figure légendaire à atteindre, à battre, qui finit par donner approbation et son respect au héros, ce qui vaut plus que toutes les victoires. Bref, on y retrouvera tous les clichés du genre, mais encore une fois, le film fonctionne quand même et reste très divertissant et palpitant. La dynamique entre les deux héros en fait la force centrale, le cœur même du film, et tout gravite autour de ce lien qui les unit.


Le casting sera là aussi dans l’ensemble très bon. J’ai beaucoup aimé Jon Bernthal, dans son rôle un peu à contre-emploi pour lui mais avec lequel il s’en sort très bien. Idem pour Caitriona Balfe, un peu esseulée en tant que rôle féminin (alors je comprends que le milieu était très masculin, mais quand même…), ou Tracy Letts, qui parvient vraiment à nous prendre au cœur des tripes. Josh Lucas et son sourire Colgate seront très efficaces. Toutefois, on ne va pas tourner autour du pot, Matt Damon et Christian Bale dominent l’ensemble du cast, chacun proposant une prestation qui reste fidèle à leur carrière dans des rôles qu’ils parviennent à maîtriser : Damon fait du Damon, Bale fait du Bale, et on se régale.


Comme je l’ai déjà, techniquement, le film suit le cahier des charges des biopics académiques. Que ce soit par sa bande son qui crée l’ambiance de l’époque ou les décors pour reconstituer les différents lieux. L’aide des effets spéciaux permet de donner plus d’intensité lors des courses ou pour recréer les circuit, ainsi que d’avoir certains plans impossibles dans la mise en scène, qui sera très immersive par moment, avec même quelques moments de douce légèreté, mais somme toute très classique et efficace dans ce qu’elle propose.


Un biopic plutôt sympa donc. J’ai beaucoup aimé découvrir cette histoire que je ne connaissais que vaguement. C’est académique mais toujours aussi efficace (oui, je suis faible), malgré le côté un peu d’autosatisfaction de la supériorité américaine.

vive_le_ciné
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le 7 déc. 2019

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vive_le_ciné

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