Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

La vie est simple, c'est nous qui en faisons quelque chose de compliqué

... enfin, c'est ce qu'il me semble avoir entendu dans Nostalghia (1983).


Attention, je ne suis en rien un philosophe. Et je vais éviter d'utiliser des mots "pompeux" pour me donner un genre ou prétendre prôner une certaine légitimité ou une vérité absolue que je n'ai pas.


Je vais parler de mon ressenti plutôt que de ce que Tarkovsky a essayé de transmettre, mais j'imagine que ça n'est pas incompatible.


Pour moi, c'est le constat du Docteur qui m'interpelle et influencera la vision que j'ai du film :


"Vous ne vous êtes jamais dit que les plantes doivent sentir, qu'elles sont conscientes, qu'elles comprennent même [...] Elles sont là, elles ne galopent nulle part. C'est nous [l'Humain] qui galopons, remuons, disons des incongruités. Parce que la Nature qui est en nous, nous ne voulous pas nous y fier. Je ne sais quelle défiance, quelle presse perpétuelle, on n'a pas le temps de réfléchir "


Je ne sais pas vous mais, quand je me regarde dans un miroir, je prends conscience du Moi, de mon existence. Et pendant que je parcours ces traits qui font ma Personne, je ne peux m'empêcher de me demander "Pourquoi suis-je Moi ? Pourquoi sommes-nous là ? Pourquoi faisons-nous ce que nous faisons ? Quelle est la finalité ?"


Ce film, selon mon point de vue, essaie de matérialiser cette pensée surréaliste désordonnée, et finalement terrifiante quand on y pense (et si on faisait tout ça pour rien ?), qui nous traverse l'Esprit quand nous prenons le temps de réfléchir.


Et je l'imagine même plus oppressante quand on a vécu dans le même contexte de guerre que ces personnages, ou ces gens que l'on voit dans ces flashs d'images réelles.
Au milieu d'un ciel assombri par la guerre, il n'est pas impossible que l'on rentre en transe ou que l'on soit euphorique. Que tout nous semble irréel, futile. Qu'on s'avoue que toutes ces choses que nous avions rendu difficile auraient pu être simple.


Oui, toutes ces mémoires nostalgiques, ces images crues de guerres, ces corridas, cette lettre de Pouchkine à Tchaadaeiv, etc... ne servent qu'une seule question, si simple et si chaleureuse, mais à la réponse si complexe et si infinie, qui n'a ni bonne ou mauvaise réponse : Qu'est-ce que la Vie ?


Il n'y a pas de conclusion à ce film, et je pense qu'il n'y en aura jamais. Pourtant, son caractère existentielle restait, reste et restera vrai.

Créée

le 16 mars 2022

Critique lue 76 fois

1 j'aime

2 commentaires

genjitakiya

Écrit par

Critique lue 76 fois

1
2

D'autres avis sur Le Miroir

Le Miroir
guyness
4

AAaaalouette, gentille alouette !

("Miroir aux alouettes". Signification: Piège, leurre, dispositif trompeur) Ces derniers temps, on peut estimer que deux réalisateurs divisent, plus que bien d'autres, les avis des membres de la...

le 6 juin 2011

118 j'aime

39

Le Miroir
takeshi29
10

Maroussia m'a tuer

Cela faisait longtemps que je voulais revoir ce Tarkovski en particulier. En effet c'était à la fois celui que j'avais vu dans les plus mauvaises conditions mais aussi celui dont certaines images...

le 12 oct. 2014

104 j'aime

39

Le Miroir
KanedaShotaro
10

Critique de Le Miroir par Kaneda

Parfois, il arrive qu’un homme, abattu par le degré de force ou d’abstraction d’une œuvre, se tourne vers l’artiste pour lui demander de traduire par le langage la substance de son travail. Et...

le 18 nov. 2013

103 j'aime

8

Du même critique

Naruto
genjitakiya
9

Une pensée pour ce génie

Il fallait absolument que je commente ce manga. Au début on pensait que c'etait un manga comme un autre, une histoire de combat de vengeance. Une morale d'un cycle de haine interminable, dans...

le 9 janv. 2014

5 j'aime

1

Blessures secrètes
genjitakiya
10

Une leçon

Les années 60/70, du rock avec Eddy Cochrane dans notre Nissan Figaro, que demander de mieux. Avant de juger objectivement, sachez que subjectivement, j'adore DiCaprio, voilà, c'est dit. Lorsque...

le 8 janv. 2014

5 j'aime

A Scene at the Sea
genjitakiya
10

Le silence est d'or

Quand j'ai vu le film, je n'avais pas lu le synopsis, je n'avais pas regardé la bande annonce, j'avais juste choisi de le regarder parce que c’était un Kitano, et que je pensais pouvoir être tout...

le 27 avr. 2014

4 j'aime