Ce nouveau film insulaire célèbre (comme souvent) le mythe du berger (u pastore) qui non seulement lutte comme tous contre la misère mais, de surcroit, ici, doit se battre contre la mafia (la fameuse Brise de Mer peut-être) qui cherche à lui racheter son terrain par tous les moyens. Le propos n'est pas très original sans doute et s'inscrit dans la mouvance récente des films corses qui dénoncent le clientélisme et les magouilles, comme si les revendications, dirons nous plus cagoulées de leurs aînés, passent désormais par le truchement du cinéma. À ce titre, le traitement des réseaux sociaux et son utilisation dans cette lutte et intéressante et re contextualise ce combat.
Les personnages sont très authentiques, et on peut seulement regretter un traitement un peu rapide des sujets, et une fin qui laisse sur sa faim, justement. Annonciatrice d'une suite, Le Mohican 2 (ou Le Retour du Mohican) ? Plus sérieusement, ceci simplement pour dire au réalisateur (et à son équipe) qu'on serait volontiers restés avec ses personnages, ses paysages, à les écouter. Quel plaisir d'avoir un film dont une partie importante est en langue corse et d'écouter cette musique (sans polyphonie, c'eût été hors sujet, il est trop seul) et de contempler une nature encore intacte - pour combien de temps?