Le Monde de Dory
6.5
Le Monde de Dory

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton et Angus MacLane (2016)

Je ne vais pas vous laisser languir plus longtemps, le nouveau spin-off très attendu, « Le monde de Dory » n'égale pas son prédécesseur. La déception est assez rapide, surtout quand on se rend compte que « Le monde de Dory » est un immense pompage sur le Monde de Nemo. Des scènes recyclées, la même construction scénaristique, et lorsqu'il tente d'innover en attaquant frontalement le handicap de Dory, il est répétitif sur ses artifices…On enchaîne les passages de doutes qui mène à un flashback puis à une résolution. Le film ne se résumant qu’à cela.


Pour ce qui est des protagonistes du premier opus, même si on apprécie toujours les deux poissons clowns, Marin et Nemo, le film fait face au plus gros problème donné par ces deux personnages: ils n'ont plus rien à accomplir. Ils ne servent qu'à appuyer le propos du film avec lourdeur et ne sont que des éléments narratifs sans la moindre personnalité. Ils ne sont que deux poissons lambda secondaires.


Pour Hank le Poulpe, c'est une autre paire de manche. Son caractère ainsi que sa présence sur une bonne partie du film le rendent mémorable. Il est attachant, sensible et l’idée de lui donner un pouvoir de camouflage est drôle et très ingénieuse. Le seul problème avec ce personnage c’est qu’on ne sait rien sur lui ! Que lui est-il arrivé pour ne plus vouloir revenir à la mer ? Comment peut-on mesurer l'ampleur de son revirement à la fin si on ignore quelles sont les raisons qui le poussent à agir ainsi ? Point positif, le doublage de Phillippe Lellouche convient parfaitement au personnage.


Ce qui a surtout retenu mon attention, c'est le choix de doubleurs pour Destinée et Bailey. La première doublée par Mathilde Seigner et le second par Kev Adams.
Mathilde Seigner fait le travail cependant son personnage a peu de chose à proposer, il est quasiment inutile à l’intrigue du film. Pour Bailey, le choix de Kev Adams pour le doubler avait de quoi faire peur. Même si le choix de cet humoriste part d'une idée plus que douteuse, il faut avouer qu'il n'est pas insupportable comme le consensus général a bien voulu nous le faire croire. Mais il ne donne pas une prestation extraordinaire pour autant, il efface même le personnage tant sa voix douce et suave (humour) est reconnaissable.


Autre petite chose qui m’a surprise, Claire Chazal, la voix qui résonne dans les hauts parleurs de l’institut. Pourquoi Claire Chazal ?? Ne remettant pas en cause ses compétences journalistiques, je me demande juste pourquoi ne pas avoir choisis une figure emblématique de la lutte pour la protection de l’environnement, un choix plus adapté à la situation. (Nicolas Hulot si tu nous lis...)


Mais tout cela n’est rien face à quelques (gros) problèmes scénaristiques du film.


Comment Marin, Nemo et Dory ont pu passer à côté des coquillages des parents de Dory alors qu'ils ont dû en amasser des tonnes pendant des années ? L’émotion et la puissance des retrouvailles ne sont pas au rendez-vous. Tout cela arrive un peu facilement.
Comment Marin a réussit à appeler Becky d'aussi loin à la fin alors qu'il a fallu plusieurs minutes pour l'appeler la première fois et qu'elle ne l'entendait pas à courte distance ?
Pourquoi les Loutres suivent Dory aussi facilement ? Comment Bailey a pu oublier comment se servir de son sonar ? Aller à Cleveland, est ce bien ou mal ? Autant dans le premier film, on comprenait clairement que rester dans l’aquarium du dentiste serait fatal pour Nemo mais là…
Pourquoi ne pas avoir fait en sorte que Dory quitte sa famille volontairement plutôt que cette affreuse mise en scène de Dory qui voit ses parents pleurer pour ensuite se faire emporter par le courant en quelques secondes? Qu'elle quitte sa famille pour ne plus être un poids pour eux après avoir vu leurs craquages émotionnels dus aux difficultés de s'occuper d'elle. Vous imaginez comme ça aurait pu être émouvant ? Mais non, elle se fait embarquer par accident par le courant.


Tous ces défauts sont néanmoins compensés par l'animation toujours aussi chouette des Studios Pixar. L'eau en surface n'a jamais été aussi belle. Le Centre aquatique à son charme visuellement, surtout le bassin « grand large ». Le Monde de Dory n'est certes pas réussit comme son prédécesseur, mais du moment qu'il ne le trahis pas et qu'il fait un film acceptable en donnant au minimum ce qui faisait sa réussite, il n'y a pas de raison de ne pas l'apprécier comme une suite sympathique. Le monde de Dory est une nouvelle pépite animée, positive, bon enfant et pleins de bons sentiments.

ÉlodieMrvt
6
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le 23 juin 2016

Critique lue 288 fois

2 j'aime

Élodie Mrvt

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