Le film surfe sur le succès triomphal de Alice aux pays des merveilles (Burton), en reprenant les mêmes idées dans le design, avec des créatures de synthèse, et une patte Disney légèrement infantilisante.

Le magicien d'Oz est à l'origine un roman, mais le film est une telle institution américaine qu'il est impossible d'en faire un remake, à moins de faire quelque chose autour. Et c'est la carte de la préquelle qui a été choisie, celle où un magicien, Oscar Diggs, se retrouve propulsé dans le royaume d'Oz afin de combattre malgré lui la méchante sorcière.

Le film démarre de manière surprenante, et reprenant une idée du magicien d'Oz : on est dans le Kansas, à admirer les trucs de Diggs, et durant 20 minutes, le temps d'assister à une tornade, on est dans le noir et blanc. Belle idée, et à la fois joli clin d'oeil à ce film de légende.
Ensuite, le film reprend énormément le livre à savoir que c'est une quête initiatique, où le lâche Diggs va se révéler courageux grâce au soutien des habitants de Oz et aux gentilles sorcières. Gentilles ? Pas toutes...
Comme je le disais, le film veut (doit ?) réitérer le carton de Alice, donc on est dans un univers fantastique, avec des paysages à perte de vue, des nuages qui donnent l'impression d'être des ponts, et des créatures de synthèse, en l’occurrence un singe ailé et une poupée de porcelaine. D'ailleurs, le moment où l'on découvre cette dernière est assez émouvant, sans trop en dévoiler.

Il est d'ailleurs amusant de noter que James Franco est le seul acteur masculin de l'histoire, enfin qui ait une réelle importance. Il est entouré de Mila Kunis, Rachel Weisz et Michelle Williams qui ont toutes l'air de se faire chier, à en juger combien elles tirent la tronche. D'ailleurs, c'est amusant de voir que ce sont les deux créatures de synthèse, le singe ailé et la petite poupée de porcelaine, qui sont réellement émouvant (surtout le premier) et ont presque plus de vie que les acteurs.
Un film de Sam Raimi ne serait pas un film de Sam Raimi sans Bruce Campbell. Et bien oui, il est bien présent dans le film. Mais attention, son rôle ne dépasse pas les trente secondes, et figure dans le dernier tiers du film. Mais ça fait toujours plaisir de le voir au cinéma.

Contrairement à Tim Burton, Sam Raimi ne s'est pas tant avilisé dans ce grand spectacle, en y ajoutant parfois des petits bouts typiques de sa mise scène ; on a bien droit aux zooms, aux cadrages penchés, et à l'objet au premier plan qui fonce sur le héros.
A part quelques incrustations hideuses (on ne le dira jamais assez ; faire voler un humain peut être ridicule à l'écran, et c'est le cas), et une morale finale à la limite du machisme, c'est du bon gros spectacle, déjà moins stupide que Alice, car ça reste beau à voir. Et créer des origines au Magicien d'Oz tout en mêlant les origines du cinéma est quelque chose de très agréable, qui ne salit pas l'honneur du film de 1939. Vivement la suite, d'ailleurs !
Boubakar
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le 23 mars 2013

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