Sorte de version américaine nanardesque de l'un des classiques de Val Guest (The Quatermass Xperiment), croisé avec le Toxic Avenger, ce monstre dégoulinant n'atteint pourtant jamais le degré de pathos que ce genre de film exige.
En effet, le réalisateur passe son temps à filmer son hideux personnage, plutôt réussi par Rick Baker, dans des paysages campagnards, comme pour signifier son errance. Hélas, errance il y a, mais surtout pour le spectateur qui, au final, ne regardera que d'un oeil inattentif quelques meurtres pas vraiment gore ni même effrayant.

Mais là où le métrage loupe le coche, il ne rate pas la marche nanar. Involontairement très drôle sur plusieurs séquences, comme celle où un pêcheur sifflote, le réal utilise un effet "dark voyeur" qui aurait pu marcher, si seulement le chant entonné par le personnage n'était pas si bon : "tralala que c'est bon, un sandwich au thon, popopom et une bonne bière pression lalala".
On pense aussi à cette séquence hallucinant qui enchaîne les clichés du film d'horreur jusqu'à plus soif : une nana, le monstre, mauvaise rencontre. Alors que ce dernier est plutôt lent, quoi de plus logique que de vouloir s'enfermer dans une pièce en poussant un frigo contre la porte ? Les plus attentifs auront remarqué que la pièce contient trois portes, dont une qui donne dehors, mais soit. Vite, il faut téléphoner, un numéro en deux chiffres pour baragouiner des paroles incompréhensibles pour finir par un hurlement "Viiite !". Bon, OK, maintenant il lui faut un couteau à cette petite, dans un tiroir se trouve justement un couteau de charcutier, mais genre il ne s'y trouve que ça. Tout à coup, le monstre brise une vitre de l'extérieur avec son bras, la fille le lui coupe d'un coup sec et nerveux digne d'un boucher de Varsovie, et le monstre s'éloigne en beuglant. La fille terrifiée alors qu'elle vient de sauver sa vie, s'effondre par terre, trainasse comme une serpillère au lieu de courir trouver refuge chez un voisin. Histoire que si jamais le streum tout énervé revienne il n'ai qu'à se baisser.
Un cas extrême mais si drôle qu'il en devient assez incontournable dans le genre de l'horreur nanardesque qui sent bon les eighties avec quelques années d'avance.
Bavaria
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le 28 sept. 2010

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